Après un premier album fort justement remarqué par l'ensemble de la critique, TransAtlantic récidive avec un second qui, bien que dans la même veine que le premier, s'en démarque par bien des aspects.
Un premier coup d'œil sur la pochette laisse pourtant supposer que nous avons droit à une simple redite du "SMPTe" sorti l'année précédente : même formation, même design, même succession de morceaux fleuves. Pourtant le bilan est fortement positif car TransAtlantic a réussi à ne conserver de son premier album que les bons points pour gommer les quelques imperfections que ses fans avaient pu lui reprocher. Ainsi, la technique est toujours parfaite sans être trop démonstrative, la production ne souffre d'aucun défaut et les compositions sont très inspirées tout en restant accessibles, sans expérimentation hasardeuse, et donc en tous points conformes au modèle du premier opus.
Là où "Bridge Across Forever" est différent de son prédécesseur, c'est essentiellement dans son style : mis à part le morceau qui donne son titre à l'album, superbe balade au chant et au clavier, l'ensemble des compositions est signé par le groupe entier, à la différence des morceaux de "SMPTe", dont le principal compositeur était Neal Morse.
Logiquement, "Bridge Across Forever" est un opus ni meilleur ni moins bon que le précédent, mais plutôt subtilement différent. L'auditeur qui aura déploré l'omniprésence de la touche Morse sur le premier album sera, à la différence du fan pur et dur de Spock's Beard, certainement plus séduit par "Bridge Across Forever". Quoiqu'il en soit, TransAtlantic reste une valeur sure du Rock Progressif et l'amateur devrait trouver au moins un ou deux titres à ajouter dans sa playlist, peu importe l'album.