Dix ans après leur dernière parution, les Canadiens de Heaven's Cry nous reviennent avec "Wheels Of Impermanence". Pas de grand changement à l'horizon, le line-up restant quasiment inchangé hormis le départ du guitariste Olaf Quinzanos.
Le groupe garde un style revendiqué de rock metal progressif, en vérité plus orienté metal mélodique, les envolées instrumentales et les variations propres au progressif se faisant très discrètes sur cet album. Si l'entame est à caractère symphonique, la manière reste solidement ancrée sur les guitares et la section rythmique, avec une basse habile (joli groove sur 'The Healing'), et deux chanteurs qui jouent volontiers des harmonies vocales.
Heaven's Cry a le bon goût de se maintenir dans un registre plus mélodique que technique, avec un son toujours typé metal, mais qui reste très équilibré pour le genre, les claviers venant soutenir discrètement les riffs de guitare. Pour les progueux, les instrumentaux manqueront cependant de tranchant, tandis que les amateurs de metal pourront regretter l'absence d'originalité, Heaven's Cry suivant des chemins largement balisés ('Empire's Doll', 'The Mad Machine'), et tombant parfois dans la facilité ('Compass', plutôt lourd, ou 'Calatyse', creux). A l'image de nombreux groupes de metal mélodique qui ne font pas toujours dans l'épuré, le groupe propose souvent une grosse densité sonore alors que certains titres auraient gagné à être allégés, comme l'instrumental 'A Glimpse Of Home' pourtant bien composé et agréablement varié.
Techniquement sans reproche, "Wheels Of Impermanence" peine à trancher dans un genre où la concurrence est pléthorique. Il est le prototype de l'album bien réalisé et agréable à écouter, mais qui ne parvient pas à marquer les esprits faute d'une notable originalité. En se cantonnant à une expression vocaux / courts soli de guitare, le groupe a quelque peu oublié l'orientation progressive dont il se réclame ce qui limite son expression. Dommage !