Reçu en 2012, "Ocho For Willow" est pourtant paru initialement en 2007. Que s’est-il passé pour qu’il n’arrive que maintenant dans la liste des disques à chroniquer ? Quoiqu’il en soit nous avons eu la bonne idée d’accepter d’y jeter une oreille au regard de la qualité qui s’en échappe. Originaire des Etats-Unis, Starroy est un quatuor guitare/basse/batterie/chant renforcé par un claviériste œuvrant au piano, synthé ou autre orgue sur quelques titres. Dés les premières notes suent les bonnes influences américaines avec une production typique : la clarté de la batterie, la basse ronflante, et les guitares racoleuses passées par les incontournables pédales dotés de soli déclenchant de fabuleux brûlots (l’instrumental New Day).
Plusieurs atmosphères dans cet opus et, si l’instrumental suscité penche (avec réussite) vers le guitar-hero, les autres compositions oscillent entre rock américain à la limite de la country (Lil’ Ditty et son duo piano/guitare, War Cry), le jazz-rock (Ocho et ses soli d’orgue et de basse) et l’inévitable ballade guitare acoustique/voix (Dream). De longues compositions à se mettre sous la dent qui permettent à l’auditeur de s’imaginer, de se forger une imagerie, comme sur la ballade Bella fleurant bon la soirée au coin du feu au milieu d’un décor désertique encadré par les falaises abruptes des canyons environnants.
L’ensemble projette tout de même "Ocho For Willow" fin 70/début 80 puisque, production aidante, le traitement de la voix semble tout droit sortir d’un disque de Led Zeppelin, ainsi que le manque (voulu ?) de modernité de la prise de son. Attention, cette dernière remarque n’est pas un point d’amélioration souhaité par votre serviteur mais contribue à la projection mentale dans le passé.
Petite curiosité avec The Spot reprenant note pour note le loop synthétique de I Robot (le titre éponyme de l’album du même nom de The Alan Parsons Project daté de 1977), un indice de plus confirmant la recherche du temps écoulé ! Cependant, Starroy a su ne garder que cette trame et l’a habillé de soli de guitares offrant à la ligne directrice une composition à la réussite totale. Par contre, la piste finale (prometteuse avec ses 9 minutes) est totalement inutile puisque se résumant à un enregistrement d'une sorte de Michel Blanc ("Mickaël est de retour" dans "Les Bronzés") puis des flammes du feu.
Frais, original, sympathique, vrai et ne reniant aucunement ses origines, "Ocho For Willow" est à ce jour la seule preuve gravée sur CD de Starroy et est, de plus, d’un niveau très recommandable.