Né de la collaboration de deux figures du progressif italien – le claviériste Alfio Costa et le batteur Davide Guidoni – Daal nous offre en cet automne 2012 son troisième opus, "Dodecahedron", un album entièrement instrumental comme l'étaient les précédents, découpé comme son titre le laisse suggérer en douze parties.
Il est possible de ranger le travail de Daal dans ce qu'il est convenu d'appeler le prog éclectique : ici, la variété des styles côtoyés permet en effet de visiter le néo-classique ('III'), le jazz ('IV', 'V'), la soul ('X'), la banale musique d'ambiance ('VII'), le tout assaisonné de touches ou passages atmosphériques, notamment dans les (trop) longues introductions. L'ambiance est globalement plutôt rétro, à part le plus dynamique 'IX', les claviers restant dans un registre vintage, et les compositions plutôt sages, quelque part entre un Like Wendy et un Karfagen, voire un Camel des années 75-80 (en moins inspiré). Rien de bien enthousiasmant dans tout cela, la production manquant de pêche pour réveiller l'auditeur dont l'attention se dilue, perdue dans les méandres sans grand caractère malgré l'intervention de nombreux guests au violon, violoncelle ou sax et flûte, voire harpe celtique, employés ici dans des registres beaucoup trop conventionnels.
Si le côté "touche-à-tout" est une qualité du groupe – il lui permet de nous faire visiter nombre de styles -, il manque à Daal, pour atteindre l'éclectisme dont il pourrait se réclamer, la pointe d'originalité qui permet de ne garder que le meilleur des styles qu'il visite. Nous avons connu des Italiens beaucoup plus lyriques et fantaisistes : ici, tout est trop classique pour retenir réellement l'attention.