Premier véritable album de bonne facture des Allemands d'Orden Ogan, "Easten Hope" avait fait un gros effet auprès des amateurs de heavy métal mélodique. Le disque présentait un groupe qui se positionnait en digne héritier des grands du genre que sont Blind Guardian ou Helloween. Ainsi, l'arrivée de "To The End", leur 4ème album, était assez attendue. La petite troupe va-t-elle réussir à confirmer sa capacité à mélanger son heavy speed allemand classique avec des éléments plus folks et symphoniques ?
Rassurez-vous, Orden Ogan ne déçoit pas et propose le digne successeur de son précédent album. Certes, les Allemands ont conservé la même formule, mais le talent d'interprétation et la fraicheur de leur musique sont toujours au rendez-vous tout le long de ce disque sans temps mort ni faiblesse. Pendant ces 10 titres, on prend une nouvelle fois plaisir avec en point d'orgue, les titres où les chœurs sont à l'honneur dans une première moitié d'album somptueuse. Le titre d'entrée, "To The End", est un parfait condensé de métal épique, magnifié par un chant prenant, Sebastian Levermann ayant une belle capacité à voguer entre puissance et passages plus intimistes sur lesquels il n'est pas loin de la classe d'un Ville Laihiala (Sentenced). Les aspects folks ne sont pas oubliés et, avec "The Things We Believe In", Orden Ogan signe une petite pépite avec ces fameux chœurs épiques sur le refrain et une superbe mélodie principale, mariant à la fois douceur et puissance heavy. La suite n'est pas en reste avec "Land Of The Dead", un des titres les plus speed de l'album, digne du Blind Guardian de la grande époque, ou encore "The Ice Kings", power ballade de toute beauté, pleine de feeling dotée de passages folk de toute beauté.
La deuxième partie du disque emprunte le même genre de chemins et s'avère très intéressante, même si elle est peut être un peu moins imparable. Il y a pas mal de titres speed à la Helloween comme "Mystic Symphony", "Till The Stars Cry Out" et "Dying Paradise", efficaces même si assez classiques d'un style et d'un moule germanique. Par contre, "This World Of Ice" sort vraiment du lot : elle est d'abord classique avec encore pas mal de chœurs, mais le retour d'un chant posé et plus grave, et surtout un refrain fantastique qui donne le frisson, font la différence et placent le morceau dans le haut du panier. Enfin, le sextet a eu la bonne idée de retravailler une ancienne composition, "Angels War", pour l'amèner vers une veine progressive à la Symphony X, plus mélodique que technique.
"To The End" est donc une réussite de plus à mettre au crédit d'Orden Ogan. En gardant leur ligne musicale et leur fraicheur, ils se positionnent à présent comme des outsiders au sein de la scène heavy mélodique. Au moment ou certains grands noms du genre peinent un peu, il y a un clairement une place de leader à prendre et les Allemands en ont la capacité. Un futur grand est bel et bien né de l'autre côté du Rhin.