Formé en 2005 par le guitariste Rusty Coones, et jusqu'ici peu médiatisé, Attika 7 est devenu un nouveau super groupe américain composé de quelques musiciens assez connus de la scène hardcore et néo-thrash locale. On y retrouve ainsi depuis peu Evan Seinfeld au chant, parti par surprise de Biohazard mi-2011, avant la sortie du nouvel album de la légende du hardcore, le bassiste Tony Campos passé par Soulfly, Ministry ou encore Static-X, et le batteur Dustin Schoenhofer de Walls Of Jericho.
"Blood Of My Enemies" nous présente ici 13 titres, tous écrits autour du système carcéral américain et de ses failles. Bien loin des genres dans lesquels ils officient habituellement, les membres d'Attika 7 nous proposent un heavy métal typiquement américain, loin de la furie hardcore, entre Pantera, la référence historique du genre, et Godsmack, Down ou encore Hellyeah. Seinfeld y est d'ailleurs assez surprenant. Si son timbre est reconnaissable et reste assez puissant, il est plus typé métal classique, loin du hardcore, et il chante plus qu'il ne hurle.
Malheureusement, le disque se déroule sans la flamme qui le distinguerait des autres groupes et finalement, seul son casting le sort de l'anonymat. Il n'y a certes rien de mauvais ni d'infâme et les fans du heavy américain devraient à coup sur apprécier, mais la durée de vie d'un tel disque semble bien courte tant les titres marquants sont rares. De fait, on ne s'arrêtera que sur "Dying Slowly", power ballade sombre et désespérée au feeling bluesy et sudiste, qui se démarque nettement du reste de l'album, "Blood Of My Enemies", au bon refrain et à la mélodie entêtante, et "Crackerman", pas loin d'un Black Sabbath, heavy à souhait et qui ouvre le disque assez efficacement. Les autres titres ont tous une fâcheuse tendance à se ressembler et finalement s'oublient aussi vite qu'ils s'écoutent.
"Blood Of My Enemies" n'est pas un mauvais album en soi et il ne faut pas oublier que c'est le premier d'une bande fraichement assemblée. Néanmoins, il se place loin du gratin du genre. Attika 7 n'a pas encore trouvé une réelle personnalité et devra encore travailler pour atteindre le haut niveau d'un genre depuis longtemps exigeant.