Esqarial fait partie de ces groupes prometteurs qui n'ont pas réussi à percer et se sont éteints dans l'indifférence générale. Après deux albums tellement confidentiels qu'ils en sont introuvables, le groupe sort "Inheritance" en 2004, qui surprendra un grand nombre d'habitués du Metal polonais.
A l’image d’un Into Eternity, Esqarial mélange le Death, le Thrash et le Metal Progressif. Ce genre d’exercice était assez peu pratiqué à cette époque et donnait souvent à écouter un mélange hétérogène avec une technicité envahissante et/ou une absence de mélodie (Zero Hour par exemple). Et c’est là qu'Esqarial tire son épingle du jeu. Le niveau technique affiché par les musiciens est largement au-dessus de la moyenne, avec notamment deux guitaristes enchaînant rythmiques ultra carrées et soli limpides. L’influence des légendes de la guitare électrique se fait ressentir (Vai, Satriani) et le jeu fluide et léger combiné à la perfection aux rythmiques Metal ultra lourdes à la Jeff Loomis ou Jeff Walker fait des ravages. Un titre comme 'The Source Of Constraint' en est le parfait exemple.
La section rythmique n’est pas en reste et les fameux blasts si chers au Death Metal sont alternés avec un jeu très fin, que ne renierait pas un certain Mike Portnoy (Dream Theater). On passe ainsi de tempos supersoniques à des parties plus lentes et lourdes en passant par des passages acoustiques de toute beauté. Quant au chant, majoritairement crié, quelques progrès sont possibles, mais fort heureusement, le chanteur Pajok ne cherche pas l’exploit et se contente de poser ses lignes vocales de manière efficace et juste.
"Inheritance" est un album solide, cohérant de bout en bout et qui s’écoute avec un grand plaisir. Si les amateurs de guitares y trouveront leur compte à coup sûr, les fans de Metal extrême en mal de nouvelles sensations tout comme les amateurs de progressif qui n’ont pas peur des vocaux hurlés pourraient être agréablement surpris.