Il existe finalement fort peu de formations où, dès les premières secondes de n’importe quel morceau, l’auditeur, adepte des blind-tests ou pas, bondit de son siège en vociférant le nom du groupe. Magnum est de ceux-là. La voix de Catley, bien entendu, participe grandement à cette spécificité, mais pas seulement. En effet, depuis 1978 et après 16 albums studio avec "On The 13th Day", le petit dernier sorti cet automne, les Britanniques promènent, imperturbables, à travers les modes musicales, leurs atmosphères mélodiques reconnaissables entre mille, ce même s’il peut être noté plusieurs périodes dans leur discographie (Pomp Rock, Progressive, FM, Hard-Rock Mélodique…). A l’exemple de Rush, Magnum sait évoluer tout en restant le même.
La seizième offrande des Anglais se cachant derrière une pochette bien décevante de Rodney Matthews, surmontons le regret pour parcourir la bête. La première impression qui s’installe durant les premières écoutes est celle que nous avons à faire ici à un opus aux ambiances proches des deux premiers essais du groupe et de la paire mémorable composée par "The Eleventh Hour" et "On A Storyteller’s Night". Le guitariste Tony Clarkin, l’âme du groupe, 66 ans au compteur, s’est donc payé une petite cure de rajeunissement en orchestrant cette plongée vers les 80’s, et le très English Gentleman Bob Catley, son cadet d’une année, a avec talent mis ses pas dans les siens, ou plutôt ses vocaux sur ses partitions.
Cet album est à apprécier de bout en bout. Tout au long des onze titres le composant, vous passerez d’un morceau favori à l’autre au gré des écoutes. Comment en effet choisir entre les hits "So Let It Rain" (on pense à "Just Like An Arrow" sur "On A Storyteller’s Night"), "Blood Red Laughter" et "Shadow Town" (de l’Arena Rock dans toute sa splendeur), et l’émouvante et majestueuse ballade "Putting Things In Place" ? Cornélienne indécision ! Sans compter que vous apprécierez également, à n’en pas douter, le refrain cajoleur de "From Within", le rugueux "Broken Promises" et le Kashmirien (ou Telegramien – Nazareth – libre à vous) "Dance Of The Black Tattoo" qui évoquent tous deux l’esprit des titres plus Rock de "Magnum 2", sans oublier le très caractéristique – du Magnum pur jus – "Don’t Like You Anyway" (qu’on croirait tout droit sorti de "The Eleventh Hour").
Il en est ainsi, trente-quatre ans que ça dure et Magnum nous régale encore une fois avec cet album d’un très bon niveau. Souhaitons qu’après "The Eleventh Hour" en 1983 et ce "On The 13th Day" en 2012, nous ayons droit à un "The 7th Month" et à un "On The 40th Year" un jour ou l’autre. Voilà qui signifierait que ces fidèles sujets de sa Majesté seraient encore près de nous. En attendant, foncez les voir à Vauréal où ils se produisent le 17 novembre prochain, vous y rencontrerez la British Class faite groupe.