Connu du grand public pour sa participation sans succès à l’Eurovision 2008 avec le titre "Divine", Sébastien Tellier reste incontestablement une icône controversée du monde underground électro pop et le quatrième album studio de sa discographie ne risque pas de changer la donne ! En effet, "My God is Blue" est un concept basé sur l’expérience spirituelle de Sébastien Tellier qui a découvert la voie « bleue » en consommant des substances aux vertus hallucinatoires fournies par un shaman de Los Angeles… En découle un album support promotionnel avec pour but la création d’un parc tout à la cause du mouvement dont il est à la tête, "l’Alliance bleue" !
Après une telle introduction, difficile de s’immerger "musicalement" dans ce "My God is Blue" sans préjugé négatif surtout quand l’introductif "Pépito Bleu" - au-delà de son titre prêtant plus à sourire qu’autre chose - ouvre les portes de ce parc d’attraction sur des bases minimalistes et solennelles sur lequel le message prophétique est décliné par une voix grave débitée à la façon d’un Serge Gainsbourg.
Mais cette entame n’augure en rien le reste de "My God is Blue" comme en témoignent "The Colour of Your Mind" et "Sedulous", morceaux électro pop aériens qui raviront les amateurs du genre. Le single "Cochon Ville" qui suit - outre son clip censuré pour contenu pornographique qui a marqué le public - se démarque par son beat sensuel et ses guitares funk qui rappelleront les plus belles heures du disco des années 1970 et plus particulièrement Cerrone. Et que dire de "Magical Hurricane" ? Ce "slow" atmosphérique minimaliste dans laquelle la voix tout en subtilité de Sébastien Tellier.
"My God is Blue" se poursuit dans une mouvance électro pop aux accents jazzy ("Mayday") ou des intonations Daft Punk comme sur "My Poseidon" peuvent se faire entendre. Ce n'est pas étonnant quand on sait que la musique a été réalisée par Guy-Manuel de Homem-Christo, un des deux membres de Daft Punk qui avait déjà produit le précédent album de Sébastien Tellier, "Sexuality".
Alors concept provoc à but commercial ou vision artistique sincère à la manière des Beatles inspirés par le yogi Maharishi Mahesh ? Si la question se pose véritablement, le risque de totalement occulter le contenu musical phagocyté par le concept est immense alors que la teneur de cet album électro pop planant est des plus sympathiques. De là à se convertir à la cause bleue, il n’y a qu’un pas que nous nous garderons bien de franchir !