Blowback a été créé en 1992 par Richard Coloma, auteur, compositeur et multi-instrumentiste français. Il est à l’origine de trois démos, ‘The Balance’ en 1996, ‘King Of Toys’ en 1997, et ‘Primal’ en 2007, avant de sortir enfin un premier album, ‘All And Even More’ en 2008. Le groupe se sépare peu après et c'est entouré d'une trentaine d'invités que notre homme nous revient avec un projet studio du nom de ‘Open Project Chapter #2’: 16 chanteurs et 14 musiciens parmi lesquels, se trouvent, entre autres, Emmanuelson de Ellipsis, Elisa Stefanoni d’Evenoire, Chaos Heidi d’Asylum Pyre, Renaud Espeche de Kragens, et Marc Ferreira de Venturia.
Richard Coloma a essayé de proposer un album musicalement accrocheur et vocalement cohérent, compte tenu de la diversité des intervenants mais aussi de la difficulté de combiner des voix aux registres différents. Si la tonalité générale reste dans un registre heavy mélodique, une large gamme d’ambiances est toutefois explorée, du rock au thrash, du symphonique au progressif. Selon la sensibilité de chacun, ce côté multi-facettes sera perçu aussi bien comme une qualité qu’un défaut. On peut aussi noter une production parfois limite, comme sur la fin du premier titre où les parties instrumentales en arrière-plan auraient grandement gagné à être mises en avant. La batterie est insuffisamment vigoureuse, pire c’est une boite à rythme qui la remplace. Dernier point négatif, le design de la pochette fait un peu trop rétro.
Quelques titres sortent tout de même du lot : le resplendissant ‘The Temple Of The Morning Star’ débute l'album dans un Heavy Prog soutenu et on reconnaît immédiatement la voix puissante d’Emmanuelson qui évolue sur une musique, une ambiance et un rythme qui lui conviennent parfaitement. Sur ‘River Princess’, c’est le chant impeccable et lyrique de l’italienne Elisa Stefanoni qui, bien servi par de magnifiques mélodies donne toute son envergure au titre. ‘This Freedom Call’, le meilleur morceau heavy, est quant à lui bonifié par deux voix exceptionnelles, celle de Renaud Espeche, puissante et profonde, et celle de Chaos Heidi, lyrique et cristalline, digne de l'incomparable Tarja Turunen.
On pourra discuter longtemps des légères imperfections émaillant ce deuxième album mais le fait d'avoir choisi la variété à outrance reste le principal reproche que l'on pourra faire à cet opus. Nous avons donc un projet ambitieux, qui mérite que l’on parle de lui, mais au gout d'inachevé. On espère que le prochain volume, en préparation, sera mieux construit, plus uniforme et mieux produit.