Il est toujours intéressant de voir de jeunes groupes français pointer le bout de leur nez et tenter de nous interpeller en nous mettant sous la dent leur premier album. Ici, il s’agit d’un quatuor classique guitare/basse/batterie/voix œuvrant – selon leurs dires - dans les mouvances de Incubus, Porcupine Tree, Sting ou encore Chris Cornell.
A l’écoute de Discoverock Part 1 (Discovering You) et Alone il est tout à fait possible d'affirmer que Xii Night n’est pas non plus très loin au regard des sonorités de guitare et de la mouvance rock empruntée. Différentes atmosphères peuplent cette galette avec l’utilisation fréquente de rythmes lents pour les couplets et plus rapides pour les refrains (The Living World, New Horizon) penchant cette fois-ci vers un autre groupe français prometteur : Weend’ô.
Si une sorte de légèreté souffle sur les sept premières plages, le ton se durcit efficacement à l’entame de A Strange Place We Call Home avec l’utilisation de riffs plus ciselés et d’un ton grave et théâtral dans lequel le mid-tempo employé accentue cette impression oppressante. Les 6 cordes prennent alors plus de place pour faire basculer Care Enough dans un métal accessible tout comme sur la plage finale ornée, quant à elle, d’un break terminal mid-tempo adoucissant.
Si une grosse partie des indicateurs sont au vert, il y a tout de même un petit caillou dans la chaussure qui empêche l’ensemble d'atteindre des sommets : la voix. Si sa puissance n'est pas remise en cause, son utilisation n'est pas toujours optimum. Mixée trop en avant, elle accapare l’espace, éclipsant le reste de la troupe qui peine à maintenir le bateau en surface. Un autre défaut vient d'un anglais un tantinet mal maitrisé. au final, le seul titre réunissant toutes les conditions est The Letter avec une voix s’intègrant naturellement à l’ensemble.
Doté d’un sens musical évident, d’un large spectre d’influences et de prédispositions favorables, Low ID délivre un premier album bourré de promesses mais entaché d'une prestation vocable perfectible. "Discoverock" saura pourtant interpeller l’auditeur avide de nouveautés et attiré par les différentes références suscitées. Laissons à Low ID la chance qu’il mérite et souhaitons-lui de nous revenir rapidement après avoir apporté les quelques corrections qui nous semblent nécessaires.