Si le département de la Haute-Vienne et la région du Limousin ne sont pas à proprement parlé des lieux qui respirent le rock’n’roll et encore moins le metal, LizZard -à l’instar d’un Klone qui a fait de la Vienne la place forte du metal français - se fait fort de faire voler en éclat les préjugés géographiques ! En effet le trio, formé en 2006 à Limoges et composé de Mathieu Ricou, William Knox et Katy Elwell, nous balance un premier album rock/ metal moderne de haute volée. Vous en doutez ? Le premier EP du combo -"Venus"- a été plébiscité par les fans parmi lesquels Carmine Appice (Vanilla Fudge, Ozzy Osbourne… entre autres). Le dit EP et ce nouvel album ont été produits par le cinquième membre occulte de Fear Factory -Rhys Fulbert- qui compte à son actif la production d’albums de groupes comme Fear Factory donc, ou Paradise Lost… Si vous n’êtes toujours pas convaincu après cela, le fait de savoir que le premier album, "Out Of Reach" sort sous l’étiquette groupe estampillée Klonosphere, gage de qualité métallique hexagonale s’il en est, finira de le faire !
Et les premières notes de "Disintegrity" se chargent de valider toutes les louanges évoquées de la plus belle façon avec un riff chaud et groovy qui vous prend aux tripes et que l’on retrouve également sur l’hypnotique "The Orbiter" au break shamanique. Vous l’aurez compris, LizZard emprunte les sentiers marqués du sceau de Tool ! Une comparaison qui vaut aussi pour le chant empli d’émotions de Mathieu Ricou qui se rapproche de la tessiture déchirante de Maynard James Keenan. Vous avouerez qu’il y a pires comparaisons !
Les facettes de l’art de LizZard peuvent se résumer aux deux instrumentaux que sont "Blaslide", qui creuse le sillon rageur à la faveur d’un riff vrombissant langoureux et groovy, et "Skyline" qui développe le versant mélancolique et atmosphérique… Deux titres antinomiques avec un dénominateur commun : l’envoûtement ! Dans ces conditions, l’aspect furieux se décline plus particulièrement sur des titres orgasmiques comme le surpuissant "Twisted Machine" et le plus atmosphérique "Loose Ends" ou encore le somptueux titre éponyme, véritable tube en puissance à la faveur de refrains imparables ! Et enfin, que dire du final progressif crescendo tout en subtilité de "Across The Line" ?
Non, vraiment, ne cherchez pas, "Out Of Reach" ne comporte aucune faute de goût, si ce n’est des compos aux accents Tool un peu trop marqués ! Si bien que nous pouvons dire sans peur de nous tromper qu’en affinant sa propre identité, nous tenons en LizZard un fleuron du rock hexagonal !