Désigné grand espoir de la scène death technique, notamment avec son précédent opus "Planetary Duality", The Faceless revient avec son troisième album, "Autotheism". Le cap du troisième album est toujours une étape cruciale dans la vie d’un groupe et "Autotheism" ne déroge pas à cette règle surtout quand on sait que le line-up a presque totalement été refondu, Michael Keene ne gardant qu’à ses côtés Lyle Cooper !
Musicalement, et à l’instar de la révolution du line-up, le premier volet du triptyque "Autotheist Movement"-"Create" ouvre sur un titre aux relents Hard FM des plus surprenants ! Le deuxième volet d'"Autotheist Movement"-"Emancipate"- revient aux fondamentaux techniques et death le temps de l’intro, pour progressivement se muer en titre metal progressif aux passages clairs atmosphériques évoquant Devin Townsend ou autres breaks façon Opeth ! Influence de la bande à Mikael Åkerfeldt que l’on retrouve encore sur l’intro mélancolique du troisième volet d'"Autotheist Movement"-"Deconsecrate", qui mute en une bête de foire sous l’impulsion d’une folie azimutée aux sonorités d’un cirque ambulant !
Au contact de ce long mouvement de trois chapitres, force est de constater que si "Autotheism" doit être l’album de la consécration, il ne le sera pas dans la catégorie death technique au risque de s’attirer les foudres des fans de la première heure du groupe qui regretteront son deathcore ! The Faceless a opté pour un patchwork métallique assimilable à un album hommage aux idoles de Michael Keene, à commencer par Devin Townsend dont la référence se retrouve sur le titre-même de "Accelerated Evolution". Hommage qui aurait tendance à virer au plagiat, notamment sur "In Solitude" qui n’est pas sans rappeler "Dirge November" d’Opeth ! La déception compréhensible des fans est inversement proportionnelle au plaisir partagé par tout auditeur sans préjugé qui se régalera au contact des neufs titres oscillant entre progressif atmosphérique, death technique…
The Faceless aurait pu nous pondre un troisième album sans risque, dans la veine du titre "Hymn Of Sanity", mais qui dit que ceux qui lui reprochent la prise de risque d'"Autotheism" ne lui aurait pas reproché une forme d’immobilisme ? Un album étourdissant dans lequel The Faceless prend un malin plaisir à déstabiliser son auditorat !