50 secondes c’est le temps durant lequel vous aurez l’illusion que The Stumps n’est pas un groupe français. Dès la cinquante et unième le chant en anglais débute : et l’affreux accent du chanteur balaie tout doute à ce sujet.
Pourtant, malgré cette entrée en matière des plus difficile, il faut rapidement convenir que la musique et les ambiances de ce "The Beat" possèdent un souffle de gaieté et de vitalité qui se montre assez convaincant. The Stumps pratique un Rock assez simple, agrémenté de légères sonorités électro. Un peu comme si les Beach Boys se mettaient à faire de la Synthpop, ou si les Skip The Use arrêtaient de prendre des amphétamines.
Le résultat est plutôt concluant et les titres jaillissent des enceintes, spontanés, frais et enjoués. Il n’y a pourtant rien de bien original, et on se surprend à reconnaître ici un phrasé propre à RHCP, là des sonorités à la Pavement, une mélodie qu’aurait pu écrire Blur, un rythme à la Beach Boys ou une petite digression rappelant Beck… Mais le tout est amené avec une fraicheur et une légèreté telle que le poids de ces influences s’estompe très rapidement pour laisser place au divertissement.
Au-delà de l’accent anglais auquel on peine réellement à s’habituer, quel que soit le chanteur qui s’y colle, le regret principal réside dans l’absence d’un titre incontournable, imparable. Il manque à cet album un "Seven Nation Army", un "Song 2" ou un "Heavy Cross", le genre de titre qui propulse un groupe au firmament et surtout fait office de carte de visite inoubliable. Car si on passe un très bon moment à l’écoute de ce "The Beat", il n’est pas très aisé de faire ressortir un titre plus marquant qu’un autre, et ce, même si, paradoxalement, l’album est très hétérogène et brasse une multitude d’ambiances et de couleurs. Nous sommes toujours dans le bon, dans le sympathique, dans le convaincant, mais jamais dans l’exultation totale.
Indéniablement, la passion et l’envie sont là avec la dose de contagiosité nécessaire. Reste encore à travailler un peu les compositions et la jouissance sera totale. S’ils y parviennent, il faudra renforcer nos caleçons !