Un an après leur premier opus, "An Eye On The Universe", les Suisses d'Abraham sont déjà de retour pour présenter "The Serpent, The Prophet, The Whore". Doté d'une excellente production, l'album bénéficie d'un son bien lourd et met en valeur les guitares dissonantes et leur distorsion très grasse. En fait, c'est aussi rond que tranchant et incisif. Avis aux amateurs, on a bien un album de Sludge dans les oreilles !
L'introduction met directement dans le bain, et ne fait pas dans la demi-mesure. Le chant guttural du chanteur est doublé par celui du batteur pour en décupler la puissance. Montez le son car c'est ce qu'il faut pour tout entendre. Les introductions de 'Carcasses' et de 'The Chymical Fiance' plongent l'auditeur dans une moiteur de sons, lents et lancinants, à la limite de la douleur intérieure tellement le malaise est présent. Est-ce un choix délibéré de poser une ambiance solide, ou bien de vous amadouer avant de vous décoller le cérumen ? Dans la seconde moitié de ce dernier titre, le sentiment de malaise provoqué par une longue introduction à l'atmosphère plombée, se trouve enfin soulagé par une montée rythmique libératrice, à l'image de la seconde moitié de 'Dawn', excellent titre introduit là encore par 2 minutes d'ambiance funeste au tempo quasi inexistant, mais progressant lentement vers une rythmique punk.
Pour ce qui est du reste de l'album, il n'y a pas à tergiverser, quand ça part, ça part ! Ainsi s'enchaineront les autres titres, bien plus marqués rythmiquement, et également plus mélodiques... pour du Sludge, entendons-nous bien ! 'New King, Dark Prophet' en est l'illustration même.
Légèrement répétitif par moment, et n'innovant pas vraiment, le groupe parvient tout de même à susciter l'intérêt au fil de l'écoute, certaines ambiances sonores étant particulièrement réussies et des variations de tempo permettant de casser la monotonie. Montez donc le son, et headbangez sauvagement !