Voilà 4 ans que Kix s'est reformé pour le plus grand bonheur des amateurs de leur Hair-Glam-Hard-Rock. Quatre années pendant lesquelles le quintet a tourné de façon intensive, jouant aussi bien sur des gros festivals que dans des clubs. Malheureusement, aucune offrande discographique ne venait poindre à l'horizon. Voilà qui ne pouvait durer plus longtemps, surtout quand un label comme Frontiers décide de s'en mêler. "Live In Baltimore" débarque donc sur nos platines CD et DVD et annonce la prochaine arrivée d'un nouvel album studio, le premier depuis "Show Business" il y a 17 ans (1995) !
C'est donc en terrain conquis que se présente le line-up au 4/5 original (Donnie Purnell et remplacé par Mark Schenker à la basse), Kix étant originaire de Baltimore. Comme sur de nombreuses publications récentes, la production se veut brute et honnête, délaissant les effets 5.1 ou autres, limitant la post production et ne cherchant pas à occulter les rares pains ou les difficultés de Steve Whiteman sur certaines montées dans les aigus. Ce gage de sincérité colle parfaitement à Kix et permet de partager l'énergie et l'enthousiasme balancés par le quintet. Il faut dire que Whiteman est un sacré showman, enchainant les déhanchements et les sauts de cabri, les interventions à l'harmonica dans le cadre de soli seul ou partagé, ainsi que les échanges avec le public, interventions ponctuées de l'incontournable lot de fuck par paquets de 12, et d'un récurrent "Are you happy ?". Ce n'est pas toujours d'une fraicheur printanière, mais le style ne s'y prête pas et on se laisse facilement contaminer par la bonne ambiance et le dynamisme qui règnent sur scène et dans la salle. Les chœurs sont assurés par la section rythmique Mark Schenker / Jimmy Chalfant, alors que la paire Ronnie Younkins / Brian Forsythe assure riffs et soli avec efficacité, multipliant les montées sur les retours de façade.
Côté setlist, Kix nous dégaine 1h50 de son Hard-Rock oscillant entre la scène US-Glam et AC/DC. Il faut dire qu'il ne manque pas de pépites imparables et que le public s'en donne à cœur-joie lorsque Whiteman lui donne l'occasion d'entonner les refrains ("Girl Money", "Cold Blood") et même les premiers couplets de "Blow My Fuse". Si "Show Business" (1995) est clairement ignoré, le reste de la discographie est surtout représenté par "Kix" (1981), "Midnite Dynamite" (1985) avec 4 titres chacun, et "Blow My Fuse" (1988) avec pas moins de 5 morceaux. "Hot Wire" (1991) n'est pas oublié (3 titres) alors que "Cool Kid" (1983) n'est représenté que par une version acoustique de "For Shame" interprétée avec le groupe assis sur le devant du praticable de la batterie. Ce moment est d'ailleurs la seule accalmie du concert avec la ballade "Don't Close Your Eyes" dotée d'un sample de piano et montrant les premières difficultés de Whiteman, sauvé par une supplément de réverb bienvenu.
"Live In Baltimore" n'en est pas moins un retour discographique réussi pour Kix. Il permet aux amateurs de retrouver l'enthousiasme contagieux de ce groupe, et aux autres de découvrir celui qui fit partie des leaders de la scène US des années 80. Après une telle débauche d'énergie et des titres à l'efficacité irrésistible, il y a de fortes chances pour que tous attendent désormais la suite avec impatience.