Après un single servi en guise d'amuse-gueule, Nemo sort un troisième opus très attendu. "Les nouveaux mondes" avait révélé un nouveau talent de la scène progressive française, "Présages" avait confirmé les espérances d'un public certes restreint mais grandissant et fidèle, qu'en est-il de ce "Prélude à la ruine".
'Les temps modernes' qui ouvre l'album donne le ton en étalant un rock progressif musclé qui enveloppe des textes 'réalistes' où Jean-Pierre Louveton (auteur de presque toutes les paroles) nous conte la précarité de la vie à une époque probablement située avant la première guerre mondiale. Même si l'album n'est pas purement conceptuel, il ne parle que de la misère, de la guerre et de la mort qui accompagnent le progrès et les titres s'enchaînent toujours en gardant un lien avec le précédent.
Je ne vais pas vous détailler chaque titre par le menu car l'ensemble est cohérent et constitue un voyage musical prenant où se distinguent deux instrumentaux, '1914' et ses multiples changements d'ambiance et de rythme, et 'Prélude à la ruine' où l'on découvre le violon de Joanna Sobczak. Un autre moment remarquable est le titre 'Eve et le génie du mal' que nous avions découvert sur le single éponyme et qui retrouve ici un contexte magnifiant la mélancolie des paroles.
Le reste des compositions est une succession de ponts musicaux reliant des îlots de chant où JP montre une plus grande maîtrise que sur les opus précédents même s'il reste quelques montées dans les aigus un peu hasardeuses. Les plages instrumentales sont globalement d'une excellente qualité avec un son très Nemo, tout en déferlements de puissance alternant avec des ambiances profondes et parfois sombres.
Je ne saurais faire un choix pour faire ressortir un titre plus qu'un autre. Je crois que 'Prélude à la ruine' est fait pour être écouté dans son intégralité car Nemo a produit ici une oeuvre monolithique.
Je n'ai qu'un conseil : courrez l'acheter chez votre dealer local et consommez sans modération.