Né en 2003 et auteur, jusqu’alors, d’un seul album six ans plus tard, WildeStarr peuple ce bataillon de groupes de seconde zone à la carrière aussi aléatoire qu’épisodique, incapables, faute de temps ou de succès, d'acquérir la régularité indispensable à qui souhaite s’imposer. A Tale Tell Heart permettra-t-il aux Américains, qui comptent parmi eux le bassiste de Chastain et ex Vicious Rumors, de s’extraire de l’ornière de la série B ?
Désormais signé chez Scarlet, ce qui devrait lui offrir une exposition plus importante que celle dont il bénéficiait depuis une dizaine d’années, WildeStarr abrite dans son bustier une belle paire d’atouts : une chanteuse imposante, poupée blonde avec de nombreuses heures de route au compteur semble-t-il, et une musique entre Iced Earth, pour cette allégeance au pur Heavy Metal des familles, et Benedictum pour cette organe féminin qui n’hésite pas à s’époumoner, l’influence Dio en moins, celle de l’école Rob Halford en plus.
Las, le résultat ne possède pas la saveur espérée. Après un "Immortal" aux allures d’hymne, une certaine routine s’installe. Exception (bien) faite de "Valkyrie Cry" ou de "The Pit And The Pendulum", le menu défile sans passion ni charme particulier tant ce Heavy Metal, souvent assez lourd et sombre, paraît usé jusqu’à la corde. Ni old-school à la manière des groupes de l’écurie Cruz del Sur (Crescent Shield, Ignitor) ni vraiment épique, se voulant relativement moderne mais vierge de cette inspiration nerveuse dont sait faire preuve un Jon Schaffer (Iced Earth), Wildestarr n’échappe pas à la banalité d’une musique efficace mais aux recettes (trop) éprouvées. Il manque à la barre, un song-writer au long court, capable de transcender un matériau sans lequel celui-ci paraît bien plat.
Ce faisant, A Tale Tell Heart est de ces disques que l’on écoute deux ou trois fois – guère plus – avant de les laisser prendre la poussière sur une étagère. Les amateurs du genre contesteront sans doute ce jugement et ils auront peut-être raison de le faire, d'autant que l'ensemble s'avère solide et que le chant de London Wilde, dans une veine assez couillue, force le respect, mais il n’en demeure pas moins que le Heavy US est représenté par de bien plus intéressantes formations…