Cinq ans déjà depuis la sortie de "Dead Reckoning" ! Ce dernier avait confirmé la grande régularité qualitative d'un groupe qui se dirigeait vers un métal plus direct et intégrait quelques incursions gutturales sans pourtant autant négliger l’aspect mélodique. Cinq ans qui ont hélas vu la disparition du chanteur, Andrew Mac Dermott décédé en 2011. Il avait quitté le groupe peu après la sortie de ce "Dead Reckoning" pour laisser la place au chanteur Damian Wilson qui avait déjà tenu le micro sur quelques albums emblématiques, le premier "Wounded Land" paru en 1993, et le troisième, "Extinct Instinct" paru en 1997. Damian est aussi connu pour ses albums solos et ses nombreuses participations à différents projets, notamment ceux de Arjen Anthony Lucassen ou de Maiden United.
L’album démarre tambour battant avec "Ashes" aux claviers enlevés et à la batterie martelant sérieusement ses fûts. Les riffs bien trempés, les sonorités et chipotages vocaux, limite électro-pop empruntés à Electric Light Orchestra, font jeu égal avec un Damian Wilson exaltant qui pousse la chansonnette pendant 6 bonnes minutes sur une mélodie très accrocheuse. Enchaînement gagnant avec "Return Of The Fought Police" dont la lourdeur fait contraste avec la voix aérienne de Wilson !
Mais Threshold n’a pas oublié son appartenance à la mouvance progressive et propose quelques pièces plus élaborées, plus longues et moins évidentes comme "Liberty, ... ", "Colophon", "Don’t Look Down" et en apothéose, le célèbre "Rubicon" (que le groupe franchit sans peine). Une longue mélopée mêlée de claviers et de guitares qui, sans être la plus progressive, est peut-être la plus efficace. Tout y est langoureux, avec un fond désespéré mais prenant. Threshold a ainsi la bonne idée de ne pas s’enfoncer dans du prog hermétique et propose de nombreux titres variés tels "The Hours", "Staring The Sun" au riff appuyé, ou "Coda", à l’intro bien hard presque Van Halen qui mêle à merveille puissance, hard-rock et mélodie.
A la frontière entre le métal prog, avec des accents de pop empruntés à Electric Light Orchestra, Threshold s’affirme dans son style Art–Metal, comme ont pu le faire avant eux Supertramp ou Queen dans le genre Art-Rock. Nous avons un groupe à la personnalité forte, mêlant inventivité et compositions solides. Un album incontournable du groupe... Un de plus !