Claviériste de Symphony X depuis 10 ans, Michael Pinella ne convainc pas totalement dans ce premier opus solo. Il a évité tout de même un écueil de taille : le tapis rouge pour guitaristes et solos hystériques, comme peuvent parfois le faire ses collègues Kurprij et Sherinian.
Option "tout claviers" donc, ce qui implique des basses, des rythmiques et des arrangements entièrement synthétiques. Heureusement, l'ensemble ne sonne pas trop "boîte".
Pour le reste, on a affaire à une suite assez courte (45 minutes) de compositions qui vont du new age au prog symphonique. Les rythmes sont rares et on sent chez Pinella l'influence musique de films dont Symphony X eux-mêmes se revendiquent souvent. Quand les parties de batterie sont utilisées, elles démontrent une certaine subtilité : les rythmes sont riches et complexes. Mais la moitié des morceaux se passe de socle rythmique.
Le problème, c'est que parfois, la recherche de thèmes faciles et romantiques (la fin de l'album, et aussi ce concerto de piano en plusieurs parties) le rapproche un tantinet du classique réarrangé pour "beaufs", à savoir Clayderman et consorts. Bon j'exagère, mais le spectre n'est pas si loin.
Cet opus représente aussi une bonne carte de visite pour d'autres projets parallèles éventuels. Impossible de ne pas reconnaître la virtuosité du musicien, que ce soit dans ses empilements de parties pianistiques ou dans les solos. L'interprétation d'une étude de Scriabine est aussi là pour ça, de même qu'elle surprend, tellement les amateurs avaient l'habitude de Chopin avec les cd de Tony Macalpine.
Attention donc à l'incompréhension pour les fans du groupe de Michael Romeo : ce "Enter by the twelth gate" n'a rien de metal, et seuls les amateurs de prog à base de synthés y trouveront un intérêt.