Deux ans après le réussi "Across The Water" confirmant le talent du groupe emmené par Gary Chandler, John Jowitt et Martin Orford (tous deux de IQ) se font la malle et laisse en plan le chanteur/guitariste (l’histoire retiendra que les deux partants reviendront par la suite à leur place dès "Fanatic" pour repartir une fois de plus en 2006 !). Celui-ci arrive tout de même à reformer une paire claviers/basse pour donner vie à "Somersault" en 1997.
A vrai dire, si "Fanatic" est l’album le plus faible de la discographie de Jadis, il se bat pour ce titre honorifique avec "Somersault". En effet, comme un signe, le départ des 2 compères des débuts a délesté le combo d’une expérience qui se ressent au niveau du mix général de la galette. Basse surexposée, couches de six cordes dégoulinantes d’épaisseurs à la limite du risque régurgital et voix martyrisée par un traitement postérieure inadéquat rendent l’audition de "Somersault" bien difficile.
De plus, malgré les désormais habituels titres à facettes multiples – les changements de rythmes et les nombreux soli de guitares sont une marque de fabrique évidente et, jusque là, réussie– il n’y a pas de passages rehaussant un tant soit peu l’ensemble. Le sirupeux 'Tomorrow Always Arrives' n’arrive pas à la cheville de ses prédécesseurs et les plages les plus longues ('Live This Lie', 'Hear Us') se perdent en conjoncture. 'Speechless' synthétise l’ensemble des erreurs suscitées n’offrant finalement qu’un gloubi-boulga sonore. 'Falling Away' est finalement la composition qui s’en sort le mieux avec l’apport de la guitare acoustique aérant le passage central. Au final, le ressenti général qui ressort de l’écoute de cette galette se résume à une conjonction de mélodies ratées.
Désemparé, Gary Chandler a commis un album avec ses nouveaux acolytes qui aurait pu être apprécié -sans être pourtant porté au paroxysme de la réussite discographique du groupe- à sa juste valeur. Malheureusement, trahi par des choix malheureux (en avait-il les moyens ?) lors de la production et de l’écriture, Jadis se crashe directement au décollage et livre un album insipide malgré de potentielles réelles qualités.