John 5, de son vrai nom John Lowery, est connu pour avoir été le guitariste de Marilyn Manson de 1996 à 2004. Il a également collaboré avec David Lee Roth et Paul Stanley (excusez du peu), puis est devenu un habitué des collaborations, studios ou scéniques, avec Rob Zombie de 2006 à nos jours. John 5 est le nom de son projet solo dont le sixième album depuis 2004 nous intéresse aujourd'hui. Pour cette dernière production, c'est un album 100% instrumental qu'il nous livre avec pour particularité d'être à moitié acoustique, ce qui constitue une première pour l'artiste. En effet, si ces précédents albums étaient presque exclusivement instrumentaux, ils n'en étaient pas moins électriques, étant donné que le bonhomme donne dans le Heavy Metal. Il baigne même dedans depuis le début de sa déjà longue et touffue carrière.
A ma droite, accusant plus de 100 décibels et une bonne dose de riffs velus : les 5 pistes électriques. Pour entamer l'album, John nous sert un brûlot trash 'Welcome To Violence' qui plonge l'auditeur dans l'expectative ; c'est violent, rapide mais les syncopes des riffs et soli transpirent le talent et la virtuosité. Le second morceau commence et les 4 premières notes suivies d'une boîte à rythme délicieusement rétro laissent place à l'un des titres les plus mondialement connus (Eddie sort de ce corps): 'Beat It'. Une cover joyeuse mais qui n'apporte finalement pas grand chose à l'original, à part le solo 20 fois plus long que celui de Môssieur Van Halen. Les 3 autres pistes heavy sont faites de riffs ravageurs et de descentes de manche dans lesquelles John excelle. Il ne relâche que très rarement le rythme et fait étalage de son talent de composition et de sa virtuosité, sans tomber dans la démonstration technique. Tout est extrêmement mélodique et servi par une section rythmique à la hauteur.
Dans le coin rouge, tout en feeling, en ambiance et en touché, les 5 pistes acoustiques. Et là, c'est LA claque ! Le contraste est saisissant et jubilatoire. Tantôt blues, tantôt folk et même flamenco, le guitariste aux multiples facettes sait où aller chercher l'émotion ('The Lie You Lie'). Il distille quelques pépites unplugged au touché exceptionnel, enregistrées dans les conditions du live et agrémentées de quelques percus' sur la caisse de sa guitare. Le blues 'Ashland Bump', le fougueux 'The Castle' et l'hispanique 'Noche Acosador', valent à eux seuls l'achat de l'album. Garanti sur facture !
Que ceux qui craignaient un clone de Marilyn Manson à la seule vue de l'artwork, se rassurent : cet album est particulièrement surprenant, dans le bon sens du terme. L'alternance des morceaux heavy et acoustiques donne une homogénéité rare pour ce genre d'exercice. C'est l'œuvre d'un artiste accompli qui sait où il va. La production est elle aussi au niveau pour magnifier les passages acoustiques. Le titre de cet album sonne ainsi comme une révélation... Pour lui... Et pour nous aussi.