MAGNUM: Sleepwalking (A.O.R.) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Avec Goodnight L.A, Magnum débutait son aventure à l’américaine et deux années plus tard, Sleepwalking enfonce le clou. Magnum veut rendre son propos plus abordable et saupoudre le tout d’un sucre qui n’est pas du goût de tout le monde. Il en résulte que vingt ans après, Sleepwalking divise toujours autant. Il y a ceux qui sentent le groupe en pilotage automatique, abordant la musique telle des somnambules (en rapport au titre de l’album) pour un résultat très moyen, trop facile et ennuyeux, et d’autres qui apprécient l’évolution vers une autre forme de maturité, plus AOR dans l’esprit.

Avec un nouvel album Live dans les bacs depuis peu, le groupe, qui a quitté Polydor pour Music For The Nation, se lance dans un enregistrement de six mois et retourne à l’autoproduction au plus grand bonheur de Tony Clarkin. Et alors que l’album à la pochette colorée et aux détails passionnants tombe dans les bacs, le groupe lance le premier single de l’album 'Only In America' (comme par hasard !) qui, peu efficace, annulera la sortie du second 'You’re The One'. Finalement, avec le recul, tout n’est pas tout noir ou tout blanc dans ce "Sleepwalking" et il faut louer le niveau développé par chacun des musiciens (le jeu de Mickey Barker atteint la perfection), Clarkin en tête, au service de titres parfois commerciaux, parfois Hard-Rock, parfois dans une veine Magnum classique, mais toujours investis.

Dans une veine commerciale, puisque c’est là que le bât blesse, comment ne pas citer 'Too Much To Ask' un peu binaire dans l'esprit, 'You’re The One' à la très belle mélodie de clavier (elle aussi captivante dans son genre), 'Just One More Heartbreak' tout en riff et talk-box, et le fameux single aux accents yessien 'Only In America' à la ligne de basse prépondérante. Si le côté très mélodique et easy-listening de ces titres vous comble, alors il y a fort à parier que cet album figurera dans le trio de tête sur votre Magnum List. Si par contre vous êtes allergiques à tant de niaiserie parce que le Rock et le Prog’, ce n'est pas compatible avec la radio américaine, alors les quelques titres plus forts ne parviendront même pas à vous rendre l’écoute de l’album plus agréable. Et les grands moments les voilà, parmi lesquels il serait facile d’en extraire quelques-uns pour un best-of: le grave 'Stormy Weather' par exemple, réellement captivant et dans la pure tradition du groupe, un 'The Flood' sous pression, au texte fort, le superbe éponyme et son break acoustique ou encore 'Long Ride' qui, tout en ambiance, clôt l’album avec classe. Au rayon des ballades habituelles, citons 'Broken Wheel' et la belle performance de Catley, et 'Every Woman, Every Man' à la belle touche de sax.

"Sleepwalking" n'est donc pas le vilain canard de Magnum et si vous ne cherchez pas de l'épique ou du muscle à tout prix, il y a fort à parier que cet album restera à portée de main.

MAGNUM

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A.O.R.