Il serait mentir de prétendre que les Américains de Sevens Kingdoms ont fait sensation avec leur précédent album éponyme sorti en 2010. Bien au contraire, leur power-speed mélodique a même été considéré comme très médiocre et passe partout, et la voix de Sabrina Valentine était bien loin de le sauver. Si l'arrivée de "The Fire Is Mine" n'était pas spécialement attendu dans un genre malheureusement très encombré, ce nouvel album risque de continuer à l'enfoncer un peu plus.
Seven Kingdoms a quand même réussi à rectifier un peu le tir. Déjà, il a abandonné le chant hurlé qui avait considérablement affaibli son propos et il dispose d'un son puissant qui met mieux en valeur ses compositions. Hormis cela, le groupe ne quitte pas le schéma très classique du power métallique amenant de nombreuses redondances dans les 11 pistes de l'album que seule la traditionnelle ballade permettra d'atténuer. Certes, Sabrina chante correctement, mais elle ne sort jamais du moule power-speed et elle ne varie que fort peu ses intonations.
Comme souvent dans ce type d'album, ce sont les chansons placées au début qui marquent le plus, avant que l'ennui et la répétition ne s'installent pour de bon. Ainsi, "After The Fall" et "Forever Brave" sont assez honorables et lancent bien la machine. Le rythme est soutenu, Sabrina est en voix et accompagne bien l'ensemble... Les mélodies sont au rendez-vous avec des chœurs sur de bons refrains, tandis que l'on trouve des petits riffs bien rapides et des soli assez inspirés, notamment sur "Forever Brave" qui, en lorgnant vers Gamma Ray, fait son effet. Malheureusement, cela ne dure pas et le groupe enchaine les titres sans trop d'imagination, de"Flame Of Olympus" à "Symphony Of Stars" en passant par "The Fire Is Mine". Et ce n'est pas avec "Kardia", typique ballade, que Seven Kingdoms sauvera son disque tant, dans un registre larmoyant, elle emprunte des sentiers maintes fois labourés.
Trop proche des canons du genre (Helloween, Gamma Ray ou Hammerfall), "The Fire Is Mine" est un disque bien interprété mais trop générique pour attirer un public exigeant. Seven Kingdoms sort de la médiocrité pour finalement n'aboutir qu'à une effarante banalité.