Revoilà déjà nos amis de Black Country ! Il faut dire qu'après un "Live Over Europe" qui rappelait au monde entier ce qu'est un vrai concert de Rock, l'inusable Glenn Hughes, qui pourtant avait affirmé souhaiter un investissement de chacun de ses compagnons à l'avenir, remet bien vite le couvert et signe chacune des compos présentes dans "Afterglow", le troisième album studio du groupe en moins de trois ans. Le souci avec Black Country, c'est qu'étant époustouflant depuis son premier album, l'effet de surprise, de grosse claque, s'estompe un peu ici. Et ce même si le style est bien là et solide et les musiciens, réellement complémentaires, semblent tout à fait rodés.
Il résulte d' "Afterglow" un très bon mélange entre le côté explosif et coloré du premier album et celui plus sombre et monolithique du second. Et dans cette besace éclectique, il y a les évidences, celles qui vous sautent à la gorge dès la première écoute, comme 'Big Train' qui voit débouler la cavalerie sur de superbes couplets dans lesquels Sherinian, décidément de plus en plus présent, tisse une bien belle ambiance, 'Afterglow' au démarrage feutré dévoilant un Rock Folk épique à la Led Zep dans lequel le groupe se fait magistral, ou encore 'Common Man', le génial outsider au groove inégalable sur lequel chaque musicien se fend d'une intervention solo avant la longue partie instrumentale. Il est agréable de relever sur la jam finale, une ambiance fort proche du "Come Taste The Band" auquel Hughes a fortement contribué. Autre délice, un 'Cry Freedom' mellowdique où le clavier rafle tout et Bonamassa au chant, tire la couverture à un Hughes pourtant au top. A moindre effet, le lourd et groovy 'This Is Your Time', un classique de BCC dès les premières secondes, vous fera plaisir également. Jason Bonham s'y révèle décidément un très bon batteur, digne de papa, et volerait presque ici la vedette au brillantissime Bonamassa.
Puis il y a les titres qui raviront les fans du seconds opus, ces titres monolithiques, plus tristes ou froid dans l'ambiance, comme 'The Circle', 'The Giver' et un 'Crawl' épique et languissant. Enfin, il y a les autres, pas mauvais et que bien des groupes rêveraient de pondre, mais qui n'arrivent pas à la hauteur de leurs voisins de plage, comme le pêchu 'Midnight Sun' qui évoque The Who dans ses claviers, un single rendant hommage à AC/DC nommé 'The Confessor', trop évident peut-être, ou encore 'Dandelion' au bon groove et qui frôle de peu la classe supérieure.
"Afterglow" se révèle donc foncièrement plus positif dans l'âme que son prédécesseur, plus varié également, ce qui de ce fait, et tout personnellement, classe cet essai au-dessus du précédent. Il est l'album idéal pour découvrir enfin le groupe (si ça n'est pas déjà fait) qui, en cette période de retour aux sources du Rock, écrase du petit doigt les concurrents les plus sérieux. Mais jusqu'où s'arrêteront-ils ?