Rick Springfield, c'est quarante ans de bons et loyaux services rendus à la cause du Rock-Pop-FM, 16 albums, des places enviées dans les charts US et australien, un Grammy Award et une carrière d'acteur (la série "General Hospital"). 63 ans au compteur, ce toujours sémillant chanteur, guitariste et compositeur se fend cette année d'un dix septième album, quatre ans après le très appréciable "Venus In Overdrive", son titre : "Songs For The End Of The World", nous voilà prévenus.
De nouveau associé à Matt Bissonette, ex-bassiste de David Lee Roth et de Joe Satriani, Springfield nous propose, toujours dans la même veine Rock easy listening - entendez par là une approche Pop-FM de la chose - douze nouveaux titres dont il a le secret. Une Pop plutôt musclée - on pourrait parler de Power Pop - et une ambiance FM digne des années 80, à l'époque où passer sur MTV était un signe incontournable de succès. C'était le temps des gros refrains de l'Arena Rock.
Et des refrains qui tuent, il y en a un fagot dans cet album ! Que ce soit l'énervé morceau de Power Pop qu'est "Wide Awake", les très Rock FM "Our Ship's Sinking", "One Way Street" et "A Sign Of Life" qui sont des tubes en puissance, ou les quatre titres tranquilles que sont "You And Me", pas loin d'un Mark Spiro, "Gabriel" tout en acoustique, l'émouvant "Joshua" dédié à son fils, ou le magnifique "I Found You", Springfield sort l'artillerie lourde. De celles qui pourraient permettre à plus de la moitié de son opus de passer en boucle sur des radios affutées des esgourdes.
Les autres titres de l'album sont de qualité, mais un chouïa moins radiophoniques. "My Last Heartbeat" est presque Hard (les guitares et la hargne vocale) mais n'oublie pas ses qualités mélodiques en chemin, "Love Screws Me Up" (un titre revisité de l'édition limitée de l'opus "Shock Denial Anger"), très Rock dans l'esprit, est situé entre Springsteen et les Stones, et "I Hate Myself" devrait cartonner en public malgré son refrain répétitif plutôt incongru (vous vous imaginez chanter à l'envi "je me hais" ?).
Le sexagénaire préféré des Australiens a encore de la moelle et cet album le prouve. Sa voix parait toujours aussi jeune et sa propension à aligner les mélodies qui plaisent à toute la famille ne connait aucune baisse de régime. Peut-être un peu moins addictif que "Venus In Overdrive", ce "Songs For The End Of The World" mérite toutefois votre attention. Si vous vous lancez dans l'entreprise, il y a fort à parier que les 7/12 de l'album ne quitteront pas votre playlist d'ici à la fin de l'année.