Si Scelerata reste encore assez méconnu dans nos contrées, le groupe brésilien a su, petit à petit, se construire une réputation dans le milieu du power métal mélodique en se liant avec pas mal de noms connus dans le genre en Europe. Il a ainsi travaillé avec le producteur Charlie Bauerfeind et fait des concerts avec Gamma Ray, Kamelot ou encore Edguy. Ce troisième album, "The Sniper", voit le groupe changer de chanteur avec l'arrivée de Fabio Juan, alors que le combo profite d'invités tels que Paul Di Anno ou Andi Deris (Helloween).
Scelerata propose toujours un power speed mélodique très classique et typiquement européen, aux influences germaniques, proche de ce que faisait Angra au début de sa carrière. Le chant est ainsi haut perché, bien maitrisé, et le rythme toujours rapide avec une profusion de soli et riffs bien heavy dans l'esprit de Gamma Ray ou Helloween.
Dans un style grévé par les sorties médiocres, "The Sniper" s'en tire plutôt bien. L'album reste agréable et frais et contient de bonnes chansons à commencer par "Must Be Dreaming" qui bénéficie de la présence d'Andi Deris (Helloween) au chant et d'un refrain entrainant alors que sur "In My Blood", c'est Paul Di Anno qui vient pousser la chansonnette. Sa voix rugueuse et quasi punk donne un sacré coup de fouet à ce titre classique de heavy speed.
Malheureusement, passés ces deux morceaux, le reste s'avère assez lisse. On se situe dans du pur heavy mélodique germanique comme il s'en fait depuis des années. Seul "The Sniper" sort du lot par sa durée de 9 minutes et par ses velléités de changement avec un ton plus proche du métal progressif. De nombreux breaks sont au programme tout le long du titre, apportant une grande richesse à l'ensemble, et des influences latines dignes du Angra de la grande époque. De plus, Juan varie les plaisirs se faisant tour à tour charmeur, agressif et puissant.
Si "The Sniper" aurait certainement eu beaucoup de succès à la fin des années 90, la donne a bien changé depuis. Trop proche de ses glorieux ainés, Scelerata doit désormais se forger une personnalité pour espérer sortir du lot. La bonne nouvelle, c'est que cela ne semble pas infaisable.