Björn Eliasson quitte Cloudscape en 2009 afin de créer Warnot. Il entend ainsi trouver un terrain de jeu propice pour développer sa propre vision de la musique. Son inspiration est principalement axée vers un univers Doom théâtral et symphonique. Et c'est bien dans ce registre qu'il propose cet automne son premier album intitulé "His Blood Is Yours". Pour l'occasion, il s'entoure de prestigieux invités officiant derrière le micro, parmi lesquels Mike Andersson (Cloudscape), Sussi Sorensen (Bo Wilson Band), André Mollestam pour les growls et Sara Andersson (chœurs d'Helsingborg), Eliasson s'occupant du reste (guitares, claviers, basse et programmation de la batterie).
On pouvait s'y attendre, la musique de Warnot ressemble beaucoup à Cloudscape (et pour cause …) avec plus d'orchestrations à tendance symphonique. Les riffs lourds et rapides empruntés au Métal-Progressif - terrain de prédilection de ses anciens camarades de jeu - apportent une touche d'énergie qui empêche l'auditeur de sombrer dans l'ennui sur la première moitié de l'album. Les titres mêlant chant dark, chant clair et growls s'y succèdent avec une certaine monotonie que des arrangements grandiloquents ne parviennent pas à rompre.
Le chant Dark des quatre premières pièces n'est pas le plus juste qu'il vous aura été donné d'entendre et il faudra attendre le second tiers de l'album pour qu'enfin les choses s'améliorent grâce notamment à la voix chaude et puissante de Mike Andersson. Les compos s'améliorent nettement et l'ambiance s'installe enfin. L'album prend une autre dimension, dès 'His Blood Is Yours', et décolle enfin avec des titres percutants et variés, comme 'R.I.P', ou 'New York' avec ses aspects progressifs et son break aérien. La dernière partie, un peu plus enthousiasmante, et le riff monumental de 'I Am A Ghost' - parfaitement secondé par la voix bien posée de Mike Andersson et les chœurs du refrain - font du titre le sommet de l'album.
Warnot propose un album inégal mais qui, en fin d'écoute, laisse un meilleur sentiment qu'au début. Il en résulte une impression de puissance renforcée par la qualité de production qui, si elle ne restera pas inoubliable en raison de l'absence d'un vrai batteur, sied parfaitement au style et à l'ambiance. L'aisance de Björn Eliasson à nous distiller des riffs accrocheurs et des soli virevoltants ajoute un certain intérêt à chaque écoute. A cause de la variété des vocalistes, l'album peine à trouver sa voie (sans jeu de mots). Mais sans cette variété, ce 'His Blood Is Yours' serait resté cantonné au rang de clone de Cloudscape. Heureusement, la seconde partie de l'album fait remonter la température ... et la note finale !