Onze ans se seront écoulés entre leur dernier album, "Worlds Apart", paru en 2000 et leur nouvelle production "On The Way To Everything". Non pas que Soleil Moon se soit endormi sur ses lauriers, son premier disque ayant plutôt bien été accueilli par la critique, mais parce que la cheville ouvrière du groupe, constituée par Larry King et John Blasucci, a préféré prendre son temps, plus soucieuse de la qualité que d'une quelconque reconnaissance commerciale, et accaparée par ailleurs par de multiples projets.
"On The Way To Everything" est donc le résultat d'enregistrements effectués sur une longue période, au gré de l'humeur et des disponibilités du combo. C'est peut-être ce qui lui donne ce parfum d'éclectisme et une certaine intemporalité. Ni nostalgique d'un passé révolu, ni franchement moderne, l'album nous transporte de titre en titre, entre rock FM, pop légère, hard-rock musclé, R&B et grande variété américaine. Aucune originalité revendiquée, Soleil Moon applique avec bonheur des recettes largement éprouvées en composant des mélodies accrocheuses sur des rythmes le plus souvent mid-tempo. Les musiciens font un travail efficace, servant avant tout d'orchestre pour le chant de Larry King. Sa voix a un grain légèrement âpre, rauque, du genre qui véhicule les émotions avec facilité. Doté d'une puissance dont il a le bon goût de ne pas abuser, Larry King chante avec justesse, sans forcer dans le mélo, mais capable de déchirements dans l'aigu idéaux pour faire monter l'adrénaline.
Les aficionados de ballades puissantes se réjouiront sans doute à l'écoute de titres tels 'History Repeats Its Pages', 'Love The Way You Love' ou encore 'Freedom', entrainants à souhait. Les amateurs de douceur pourront trouver leur content avec 'Blackbird', reprise des Beatles fidèle à l'original, 'Colorado' qui fait revivre le temps d'une chanson les Eagles de la grande époque, ou le larmoyant 'Goodnight Irene', berceuse intimiste et mélancolique sur la mort d'un enfant. Pour se remonter le moral, rien de tel que 'Move On', très grande variété américaine avec chœurs féminins R&B à la Michael Jackson, ou le dansant On The Way To Everything dont le pouvoir de séduction n'a rien à envier aux chansons de Robbie Williams et qui pourrait très bien faire office de tube FM sans en rougir.
Trois bonus issus du précédent disque cloturent l'album, choix contestable car leur ton diffère des autres titres. Plus symphoniques, présence d'un véritable orchestre oblige, recourant à des chœurs R&B/gospel, les mélodies sont un peu trop sirupeuses et le chant moins performant. Si vous avez le choix, contentez-vous de la version sans bonus qui se suffit à elle-même.
"On The Way To Everything" fait partie de ces albums qui n'apporte rien à la musique mais qu'on écoute toujours avec le même plaisir...