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""Exile" est un disque de métal progressif ambitieux et prenant qui révèle un vrai talent de composition, mais qui souffre de trop d'inconstance et de complexité pour pouvoir tenir en haleine pendant plus d’une heure"
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3/5
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L’évolution est une nécessité propre au mouvement progressif et, par là même, sa variante métallique. To-Mera l’a parfaitement intégré puisque entre Transcendendal en 2006 et l’EP Earthbound en 2009, la musique des Anglais a connu des ajustements réguliers. La complexité des débuts, mélange d’imprévisibilité et de brutalité pour reprendre les termes du précédent chroniqueur, a laissé place à plus de rigueur. Dans ce style où la concurrence fait rage, difficile de sortir du lot et To-Mera, à l’instar d’Haken, a les arguments pour se faire un nom. Exile sera-t-il l’album de la consécration ?
Le nom d’Haken n’est pas anodin car il s’avère que les deux groupes se trouvent intimement mêlés. En effet, Tom MacLean et Richard Henshall sont tous deux musiciens et respectivement principaux compositeurs de To-Mera et Haken. Cela éclaire l’écoute d’Exile puisqu’on retrouve des atmosphères et des constructions communes aux deux groupes. La différence fondamentale réside dans le chant féminin de Julie Kiss qui adoucit cette puissance apparaissant dans toute sa vitalité chez Haken.
La première écoute d’Exile donne déjà la mesure de ce qui sera un disque difficile d’accès. Sur les morceaux aux durées relativement courtes (pour du métal progressif) To-Mera développe des rythmiques pachydermiques proches du djent, et des cassures atmosphériques pas toujours fluides ("The Illusionnist"), ou s’aventure sur des territoires sombres où la frénésie d’un Leprous n’est pas loin ("The Descent" ou "End Game"). L’apport du clavier de Richard Henshall est souvent déterminant pour délimiter la trame mélodique des meilleurs passages du disque. "Deep Inside" est le premier véritable morceau qui donne à entendre de la cohésion et de la construction.
Ce sont les deux titres concluant le disque qui offrent la substance d’Exile. Les constructions, résultats d’un véritable travail d’orfèvre, rendent ces deux pavés de plus de dix minutes paradoxalement plus digestes que les morceaux deux fois moins longs de l’album. "All I Am" est le titre sur lequel le chant de Julie Kiss et la musique sont le plus en harmonie, grâce notamment à des couplets plus intimistes. To-Mera n’est jamais aussi proche de son jumeau Haken que lorsqu'il mélange à son métal progressif, des parties jazz ou bossa avec limpidité et mélodie ("Surrender").
A la différence d’Haken qui a su exprimer tout son talent avec cohérence et maturité dès son premier album Aquarius, To-Mera tombe partiellement dans les travers qui sont apparus avec Earthbound. Exile est encore trop inconstant et complexe pour pouvoir tenir en haleine pendant plus d’une heure. A cela s’ajoute la voix trop uniforme de Julie Kiss qui ne colle pas toujours avec le fond musical. Au-delà de ces quelques critiques, Exile demeure un disque de métal progressif ambitieux et prenant qui révèle un vrai talent de composition. To-Mera a assez d’expérience avec trois albums solides pour enfin architecturer son propos. La consécration sera pour le prochain album... Ou ne sera pas.
Plus d'information sur
http://www.to-mera.com/
LISTE DES PISTES:
01. Inviting the Storm-03:02 02. The Illusionist-07:21 03. The Descent-07:54 04. Deep Inside-06:46 05. Broken-10:04 06. End Game-06:13 07. Surrender-11:05 08. All I Am-12:46
FORMATION:
Hen: Claviers Julie Kiss: Chant Mark Harrington: Basse Paul Westwood: Batterie Tom Maclean: Guitares
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STAFF:
3.5/5 (2 avis)
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