Quatorze ans après sa disparition du paysage musical, FM revient en cette année 2010 avec "Metropolis", successeur du disparate "Paraphernalia". On prend presque les mêmes et on recommence. Presque, car si le soyeux vocaliste Steve Overland est toujours de la partie, tout comme le bassiste Merv Goldsworthy (ex Samson et Diamond Head), leur fidèle compère depuis les débuts, Andy Barnett, a laissé sa place à un certain Jim Kirkpatrick, guitariste de son état.
FM n'a jamais véritablement explosé sur la scène Hard-Rock, et la faute entière leur en revient. A trop chercher leur style tout au long des opus qui ont succédé au prometteur "Tough It Out", et malgré la bonne surprise que fût "Aphrodisiac", le combo a perdu ses fans dans les méandres de ses hésitations musicales et n'a pas réussi à en harponner de nouveaux, toujours pour la même raison. Quatorze années de cogitations ont visiblement été bénéfiques aux Anglais qui ont, enfin, resserré les boulons sur ce "Metropolis" en respectant un fil conducteur pour le genre musical proposé, soit un AOR classieux, et réussi à sortir un album plus homogène en qualité que leurs derniers essais ("Dead Man's Shoes" et "Paraphernalia").
FM a su ici moderniser ses propos: exit les sonorités Rock Bluesy et les chœurs Gospel, il est plutôt question, sur ce nouveau venu, d'ambiances mélodiques façon Foreigner. Cette référence à la bande de Mick Jones saute particulièrement aux oreilles sur le titre d'ouverture, un "Wildside" très Hard FM, les ballades "Days Go By" (ou Gotthard nous rend également visite) et "Extra Smile", mais également le fort réussi "Over You". Dans le même registre 'en v'là du tube en v'là', vous pouvez aussi compter sur "Hollow" qui mêle guitares acoustiques et électriques, "Unbreakeable", et l'énorme "Who'll Stop The Rain".
Mis à part ses quelques belles réussites, vous rencontrerez au gré de votre écoute, un instrumental court mais de qualité, un "Metropolis" dont les guitares font tour à tour penser à Gilmour, Knopfler puis May, un titre Rock à la Bad Co ("Flamingo Road"), un Big Rock US un brin Funky, avec des cuivres et des riffs dignes d'Aerosmith ("Don't Need Nothin'"), un "Bring Back Yesterday" dont la mélodie de la rythmique est empruntée au "With Or Without You" de U2 et qui ramène à un Bon Jovi période "Crush", un "I Ain't The One" funky tendance Toto, et une belle et longue ballade, pour clore l'opus en beauté, avec les sept minutes au compteur de "The Fight Goes On".
Voilà donc bien un retour aussi inattendu que réussi pour FM qui, espérons-le, saura profiter de ce nouvel envol pour reproduire en qualité dans l'avenir cet essai vraiment emballant.