Alors que d’autres groupes djent à sensation, comme TesseracT, éprouvent toutes les peines du monde pour sortir poussivement un album en huit années d’existence, sur la même période, Veil Of Maya nous propose avec "Eclipse" son quatrième opus produit par Misha Mansoor (Periphery) en lieu et place de Michael Keene (The Faceless).
Avec cet opus, Veil Of Maya nous offre le paroxysme de ce qu’on a pour habitude d’appeler le djent, à la faveur de compos dégueulant de polyrythmies suffocantes, saupoudrées de vociférations gutturales d’obédience black le plus souvent ! Et il faut attendre le quatrième titre, "Winter Is Coming Soon", pour déceler une once de mélodie telle que le commun des mortels l’entend.
Là où ses compères de la vague djent s’efforcent de rallonger leur propos agrémentés de refrains clairs stéréotypés, validant ainsi l’affiliation progressive, Veil Of Maya se distingue avec des compos concises (excédant rarement les 3 minutes) qui nous immergent dans les entrailles dévastées et encore fumantes de la bête ! Et malheureusement, si Veil Of Maya ne laisse aucune place aux tergiversations, axant avant tout son discours sur la technique et la violence, cela se fait quelques fois au détriment du feeling, à la différence d’un Animal As Leaders qui combine avec talent les deux ! Malgré tout, la recette proposée remplit son office de la plus belle des manières sans aucun temps mort. Encore heureux quand on sait que l’album ne dure que 28 minutes, et c’est bien là que le bât blesse !
Peut-on vraiment parler d’album dans ces conditions ? Comme ses prédécesseurs "[id]" (29 minutes), "The Common Man's Collapse" et "All Things Set Aside" (33 minutes chacun), Veil Of Maya n’en est pas à son coup d’essai. Dans une ère où l’industrie musicale vit une période commerciale sombre, nous ne pouvons que stigmatiser la discographie d'un groupe qui consiste à nous faire passer des vessies pour des lanternes et ainsi ternir sa démarche musicale pourtant talentueuse !