Dans la catégorie en vogue du djent, Music Waves a le plaisir de vous présenter The HAARP Machine. Le temps de s’entourer et de stabiliser un line-up, il aura fallu cinq longues années pour que la tête pensante du projet, Al Mu'min puisse enfin diffuser sa musique et son message à travers le monde. D’un point de vue conceptuel, la démarche de The HAARP Machine, qui traite de questions "socio-économiques et politiques relatives à notre société actuelle malade de son capitalisme", est assez originale dans l’environnement djent ! Al Mu'min se sent rempli d’une mission estimant qu’il doit passer un message "alternatif à cette société malsaine"… L’histoire ne dit pas si l’instigateur du groupe faisait partie de l’équipe de communication pour les élections de notre actuel président, toujours est-il que la conclusion de sa démarche promotionnelle se termine sur un clinquant : "le changement est maintenant" qui a perdu de sa superbe au fil des mois dans notre pays ! Cependant, bien que louable, ce discours n’est pas le centre de notre intérêt. Non, la question est véritablement de savoir si musicalement "Disclosure" tient toutes ses promesses de campagne ?
Débutant par une sitar enchanteresse évoquant les contes des Milles et Unes Nuits, "Esoteric Agenda", enfonce par la suite profondément les crocs acérés d’un djent agressif répondant parfaitement aux critères du genre. Un style à la croisée des chemins du death brutal et du progressif mélodique, magnifié par les vocalises de Michael Semesky, oscillant entre agressivité hardcore sur les couplets et étincellement au moment des refrains clairs. Une recette éprouvée qui se dote d’orchestrations ethniques totalement enivrantes et rafraîchissantes dans un style où la concurrence commence à faire sérieusement rage.
Dans la foulée, "Lower The Populace" perpétue cette recette entêtante sans que l’auditeur ne trouve rien à redire ! La virtuosité dont fait preuve the HAARP Machine est incontestable, que ce soit dans des structures typiquement progressives comme "From Vanity To Utility" et son final aux accents Haken, ou djent ethnique que la bande à Al Mu’min maîtrise de main de maître ! Le seul véritable reproche que l’on pourrait éventuellement faire à ce "Disclosure" réside dans des refrains parfois répétitifs mais tellement accrocheurs qu’on oublie vite cet écueil ("Pleiadian Keys" et "Disclosure").
Avec un album de toute beauté doté d’une réflexion sociale profonde, The HAARP Machine justifie toute les attentes placées en lui, au point de faire une nouvelle sensation djent assurément promise à un grand avenir !