Les Suédois de BloodBound nous reviennent avec un cinquième album en 6 ans. Il leur a souvent été reproché une trop grande similitude avec quelques groupes cultes de la scène Heavy comme Edguy, Helloween ou la vierge de fer. Le line-up est le même que sur le précédent opus, "Unholy Cross", sorti l'an passé chez AFM. Cette continuité permettra t-elle à cet album au titre prometteur, "In The Name Of Metal", de rompre avec cette étiquette de clone qui colle à la peau du combo depuis ses début ? Avouons-le, le premier contact avec la galette, à savoir l'artwork, est d'un mauvais goût certain. Le démon-vampire emblématique du groupe depuis "Nosferatu" s'est mué en teenager boutonneux, soundblaster à l'épaule, qui arpente une ruelle aux murs tagués de messages pseudo métalliques. Heureusement pour le groupe, l'album est quant à lui assez efficace, que ce soient les chœurs des refrains entrainants et immédiatement mémorisables, ou les soli courts et acérés qui aèrent idéalement les titres. La production est tout à fait au niveau des standards du genre, chaque musicien est mis en valeur et l'on profite de chaque note placée avec minutie.
L'album débute par un hymne Heavy à fort impact avec le titre éponyme 'In The Name Of Metal'. Le refrain est imparable, le riff groovy et syncopé est haletant et la voix puissante de Patrick Johansson emporte tout sur son passage. L'album comporte d'ailleurs plusieurs hymnes de la même veine comme 'Metalheads Unite' qui fera un carton auprès des fans en concert avec un chorus à la 'Fear Of The Dark' .
Mais, si Bloodbound a choisi de faire dans l'efficacité, les Suédois ne brillent pas par leur originalité. Et c'est là que le bât blesse: impossible de ne pas se demander sur quel album de Maiden on a déjà entendu 'Bonebreaker' ou de quel Edguy sont issus 'Mr Darkness' et 'Son Of Babylon'. Bloodbound a tout de même su se renouveler puisque de nombreux passages rappellent cette fois les Allemands d'Accept, à tel point que l'intro des deux derniers titres, 'Black Devil' et Bounded By Blood', est une copie quasiment note pour note de différents passages de 'Princess Of The Dawn'.
Pour autant, on ne s'ennuie pas à l'écoute de ce 'In The Name Of Metal' et les 45 minutes passent assez vite grâce à une interprétation sans faille de chaque musicien. Même l'auto-reprise de 'Book Of The Dead', en bonus sur le Digipak, apporte volume et rondeur par rapport à la version de 2007 grâce, encore une fois, à la puissance vocale de Patrick Johansson et à une production impeccable.
Que les fans du genre ne boudent pas leur plaisir (car il y en a à prendre), ce dernier album de BloodBound n'est pas original mais il vous distillera un Heavy-Metal très entraînant. Les suédois semblent assumer leur statut de suiveur et compilent au final ce qui se fait de mieux dans le genre. 'Au Nom Du Metal' ne pouvait être qu'un album en forme d'hommage à cette musique qui fait lever le poing, secouer la tête et taper du pied depuis plus de 30 ans.