Après deux ans d'absence, voici la nouvelle livraison du groupe symphonique le plus populaire et visiblement le plus apprécié, j'ai nommé : Rhapsody. Malgré le nombre impressionnant de suiveurs qui se sont engouffrés dans la brèche, aucun n'a été jusqu'à présent en mesure de satisfaire pleinement la passion des fans ; c'est pour vous dire le climat d'impatience qui régnait ces dernières semaines.
Commercialement, l'album est déjà une réussite. Voyons si, sans mentir, son ramage se rapporte à son plumage.
Le premier mot qui vient à l'esprit est "Plus". Plus de choeurs, plus de symphonie, plus de narration... Rhapsody n'a pas fait dans la demi-mesure mais plutôt dans la démesure.
Christopher Lee est là pour narrer une histoire dont vous connaissez déjà le sens. Le problème, c'est que ses interventions sont longues et pas toujours bien placées, parfois en plein morceau, ce qui implique des cassures de rythmes assez pénibles.
Rhapsody se permet de nouvelles orientations, ballade ou chant italien entre autres, mais vraiment rien de révolutionnaire.
Musicalement c'est la stabilité voire la stagnation.
Si l'on met de côté tout l'enrobage symphonique, on se retrouve avec un métal de bonne facture mais pas forcément très inspiré. La valeur du groupe ne reposerait-t-elle que sur la surenchère d'arrangements ?
C'est l'impression qui commence à dominer au fil des écoutes et je ne sais pas si c'est la direction à maintenir sur le prochain album.
Vous connaissez ces blockbusters du cinéma Hollywoodien qui ne repose que sur une débauche d'effets spéciaux ? Peu importe la qualité intrinsèque du contenu, ce qui compte, c'est l'escalade absurde du superflu. Malheureusement, c'est un peu ce à quoi on assiste sur The Dark Secret. Pourquoi ne pas surprendre son monde avec une approche plus dépouillée et plus directement musicale ?
Maintenant que je me suis fait quelques copains, autant continuer. Je voudrais vous parler d'une chose qui commence à se faire sentir davantage au cours des différents albums. Rhapsody utilise toujours quelque mélodies médiévales, dans des solis de guitares, dans des intros ou d'autres passages divers. Plutôt que d'enrichir la musique, je trouve que ces interventions s'approchent de plus en plus souvent du ridicule. Vous vous rappellez de Spinäl Täp, son concept Stonehedge et ses nains ?...
Que les fans se rassurent, ils retrouveront tout ce qu'ils ont aimés dans les disques précedents. Si vous êtes un inconditionnel, aucune raison valable ne pourra vous détourner de ce dernier opus. The Dark Secret reste quand même un bon album de métal mélodique. Quant à moi, malgré toutes ses qualités je reste sur ma faim, et je suis persuadé qu'en passant moins de temps sur les arrangements et plus sur la composition Rhapsody peut éclater toute la concurrence.