Roberto Plazza, alias Little Bob ou encore Libero, est un pionnier du rock français chanté en anglais. Il hurle le rock et le blues sur tous les tons depuis le milieu des années 1970. En 2012, il nous revient avec un nouveau groupe : Little Bob Blues Bastards. Cet album a été enregistré dans les conditions du direct, en live-studio, avec une production assez brute assurée par Franck Mallet.
Parmi les titres de l'album figurent 4 originaux et 9 reprises. Ainsi, nous réentendons certains classiques du blues ou du blues-rock tels que 'Run You Off The Hill' d’Aynsley Dunbar Retaliation, que le groupe a l’habitude de jouer sur scène, 'Evil' de Willie Dixon, ou encore 'I Feel So Good' de J.B. Lenoir. Le groupe revisite les classiques du blues sans oublier de clore sur un éternel 'Heartbreak Hotel'. L'harmonica de Mickey Blow est très (trop) présent, le tout est joué au cordeau avec sérieux et l'on sent bien que le Havrais est ici dans son élément et joue la musique qu'il aime.
Malheureusement, cette envie et cette passion ne suffisent pas à rendre cet album intéressant. Tout y est bien joué mais la voix de Little Bob fatigue à la longue. Cela est peut être dû à ce manque de souffle, à cet indécrottable accent français, ou encore à un certain manque d'originalité. On est à fond dans les poncifs du genre, sans rien apporter, pas même cette flamme qui caractérise souvent le blues.
On peut, et on doit avoir du respect pour le volontarisme, la constance et même l'acharnement de Little Bob. Il a fait des centaines de concerts à travers la France depuis plus de 30 ans, avec une passion intacte pour le rock et le blues, mais il arrive un moment où l'on n'a plus rien à proposer. Ce moment est peut-être arrivé. Saluons donc Little Bob et réservons ce disque aux fans purs et durs qui trouveront certainement là de quoi rugir de plaisir.