Projet parallèle mené de front par notamment trois membres de Psykup, Manimal n’aura jamais pu véritablement valider toutes les promesses d’"Eros & Thanatos" très vite suivi du relativement décevant "Succube". Alors que nous n’attendions plus rien d’une bête blessée au crépuscule de sa propre fin annoncée, voici que dans un troisième et dernier soubresaut, elle nous propose un dernier témoignage de son talent avec "Multiplicity".
Et pour l’occasion, le quintet toulousain nous délivre neuf compos impressionnantes comme il ne nous en a jamais livré jusqu’à présent ! Dès l’augural hardcore "Michael", la bête blessée prend à la gorge son auditeur surpris pour ne relâcher son étreinte dans un dernier râle que sur l’agonisant final "Edmond" ! "Multiplicity" ne nous épargne rien et Manimal, pour son dernier combat, met toutes ses tripes sur la table alors que chacun des membres du combo nous dévoile toute l’étendue de son talent, à commencer par Julien Cassarino dont la rage écrase tout sur cet opus. Une rage aux frontières de la schizophrénie qui épouse parfaitement le concept de "Multiplicity" déclinant neuf personnalités névrotiques.
La chronique de sa mort annoncée aurait-elle totalement désinhibé Manimal ? Toujours est-il que la recette "open death" à la croisée des chemins d’un Cannibal Corpse et Faith No More, comme le groupe aime à se définir lui-même, n’a jamais été aussi étincelante ! Que ce soit du "Michael" introductif typé hardcore avec un Julien Cassarino qui pour l’occasion, se fait El Butcho (Watcha), ou "Corey" au groove Sevendustien, ou encore le final "Edmond", empreint de la mélancolie d’un Vintersorg, et plus particulièrement la ballade acoustique envoûtante "Vad aftonvindens andning viskar", Manimal nous ne épargne rien !
Et que dire des deux pièces maîtresses, à savoir le fantastique "Ben" ou le violent "Laura", qui enregistre le retour plus que convaincant de Lussi (ex-My Pollux, Nouvelle Star) à ses premiers amours métalliques pour notre plus grand plaisir. Des titres que l'on prend tels de monumentaux uppercuts à la faveur de riffs à l’agressivité exacerbée qui vous prennent par surprise à la suite de plans au groove incommensurable !
Alors que nous n’attendions plus rien de lui, Manimal nous balance un "Multiplicity" testamentaire qui restera comme son meilleur témoignage studio !