C'est surprenant comme les alpages suisses peuvent receler des surprises : il y a quelques années on avait eu le droit à Coroner, un ovni thrash-death... Aujourd’hui c'est à un groupe issue de vertes et paisibles contrées qui récidive dans la veine violente.
Prométhée c'est le personnage mythologique qui a volé le feu aux dieux pour le donner aux hommes et a ainsi été condamné au supplice éternel. Ces cinq énervés veulent apporter le feu sacré du metal aux hommes en tentant de le voler aux dieux du genre.
La batterie rythme à merveille ce disque : la double pédale, telle une division de Panzers écrase tout sur son passage. La basse ronfle, bastonne, tabasse et s'aventure parfois à nous délivrer des soli mélodiques. La guitare rythmique fait un travail très efficace dans des riffs mélodiques et au groove omniprésent : ils nous poussent à balancer la tête en rythme. Le chant est à la fois rageur un peu dans la plus pur style Néo Metal, parfois plus profond dans le style grunt ou dans des hurlements propres au black metal.
Tantôt black dans l'esprit ou les rythmiques, ou plus pesant dans une version death, ces jeunes chevelus élaborent une musique mélodique et relativement étudiée. Ils nous offrent aussi quelques rythmiques impaires qui ne commettent pas d'impairs et se fondent dans l'ensemble (le jeu de mot est facile...)
On distingue de-ci de-là, quelques références à leur illustres compatriotes de Coroner pour l'esprit thrash et sombre, à Carcass pour le style death old-school ou encore à Becoming The Arhetype pour l'énergie et l'aspect plus contemporain.
Ce disque mélange les quatre éléments
Le feu : avec des rythmiques plombées et ciselées, des riffs rageurs, métalliques et millimétrées.
L'eau : par les interventions parcimonieuses des claviers ou la présence de moments plus éthérées.
La terre : avec ces cris rageurs tantôt aigus ou plus grave et cette batterie... Mon dieu ! Quelle précision ! Sans jamais tomber dans la lourdeur ou le systématisme du double pédalage en double-croche.
L'air : avec ces rares moments acoustiques ou ces intervention de la basse solo. Mais aussi avec toutes ces phrases techniques à la guitare solo, très bien pensées et jamais redondantes.
Justement c'est peut-être d'air que l'on manque le plus. Les compositions sont concises, certaines parties parlées rappellent fortement Coroner sur Last Entertainment ; mais tout ça manque de folie. Certes l'exercice est maîtrisé, mais en comparaison de leurs aînés ils sont moins aventureux, plus lisses ou formatés. Ainsi, à vaincre sans gloire, on triomphe sans péril.