A son départ d'Ensiferum, en 2004, après deux albums fortement remarqués, Jari Mäenpää n'a pas perdu de temps et a monté son projet solo dans la foulée, Wintersun, enregistrant un premier album éponyme la même année. Cet opus reprenait des éléments d'Ensiferum, notamment épiques, et les mêlait à un Heavy-Black à la Children Of Bodom. Le disque connu un succès assez important et son successeur, "Time", était de fait très attendu. Et c'est une première partie que Jari daigne enfin laisser sortir après 5 longues années d'attente avec "Time I", une deuxième partie étant normalement prévue pour 2013.
Logiquement, "Time" propose un Heavy-Metal teinté de Black et de symphonique très orchestral qui demande un certain temps d'adaptation tant le contenu est riche. Avec ses petites 45 minutes au compteur, Wintersun balaye la crainte d'un disque trop long et indigeste et rassure avec un contenu de très grande qualité. Trois véritables morceaux, durant entre 8 et 13 minutes et entrecoupés de deux interludes, sont au programme de ce voyage musical qui va nous entrainer dans une contrée glacée aux couleurs épiques et progressives.
L'album démarre pas le titanesque "Sons Of Winters And Stars", mêlant metal extrême - le chant black de Jari amenant cette touche de violence - à du métal orchestral et symphonique, dans l'esprit d'un Ihsahn. sur de multiples couches musicales, les claviers se font une place de tout premier ordre pour un résultat splendide et facile d'accès qui donne souvent l'impression d'écouter une sorte de fusion entre un Yes moderne et un Bathory. Wintersun y mélange de multiples influences avec délice mais ne néglige jamais les mélodies. Et quand les vocaux clairs se mettent dans la partie avec des guitares acoustiques, le frisson n'est pas loin.
L'autre grosse pièce du disque, "Time", confirme cet état de fait avec des aspects épiques et majestueux mis encore plus en avant, le chant clair se mêlant avec le chant extrême d'une manière dantesque. Le final, avec des passages calmes et orientaux, achève en beauté ce morceau magistral. Enfin, "Land Of Snow And Sorrow" fait plus que de la figuration face à ces titres majeurs. Tout aussi orchestral mais jouant sur les harmonies vocales, le titre est riche en mélodies accrocheuses et en ambiances sombres et mélancoliques.
Il aura fallu être patient pour enfin écouter ce "Time I", mais l'attente en valait la peine. Si l'univers symphonique de cet album n'est pas toujours évident à appréhender, le travail acharné de Jari mérite au moins le respect. Les amateurs de simplicité resteront certainement de marbre, les autres seront indéniablement conquis. Vivement la seconde partie...