Je n'ai besoin de personne en Harley Davidson.... Tel pourrait être le sous-titre de cet album. Ce groupe sent la musique pour biker diffusée à fond la caisse lors des chevauchées sur la route 66, sigle Hells Angels gravé au dos du perfecto, Santiags aux pieds. Nous voilà donc en plein Hard Rock typé années 80, les Aerosmith, Journey ou AC/DC n'ont qu'à bien se tenir. Ce disque est estampillé, labellisé 100 % Hard Rock pur jus AOC. Les titres très efficaces sont clairement calibrés pour passer en radio puisqu'ils avoisinent presque tous les quatre minutes ou bien sont-ils simplement pensés pour être joués dans des stades ?
La section rythmique est efficace, les riff sont simples, accrocheurs et rythmés. La batterie est un peu sans saveur, apportant du rythme de façon relativement scolaire, mais sans réellement apporter de groove ravageur. La guitare solo d'un bon niveau délivre des interventions un peu systématiques, mais toujours bien pensées dans une veine très bluesy. Elle nous fait savourer aussi quelques moments de calme acoustique pour faire reposer la mixture ou simplement annoncer la tempête qui va suivre. La voix quant à elle est assez rocailleuse et par moment un peu dans l’excès ou la caricature : on se croirait dans "Rocky Horror Picture Show" ou dans "Phantom Of The Paradise". C'est dommage car ce genre de production est portée par la guitare et par la voix. C'est aussi ce qui lui confère une empreinte reconnaissable entre milles.
Quelques passages rappellent étrangement les productions de Savatage en dévoilant des harmonies plus étudiées. L'ensemble, très Rock, permet néanmoins de se régaler de quelques bons moments comme sur "Air Of The Dog" ou "Kneel To The King". Si la moitié des chansons est de qualité, le reste fait un peu office de remplissage, si bien qu'à la fin, on perd la cohérence et l'intérêt suscité par les premiers morceaux.
On aurait aimé que l'ensemble des morceaux décolle vraiment, sans donner l'impression de rester en pilotage automatique, pour être emportés par une lame de fond ou une tempête. C'est finalement l'impression d'être portés par une brise légère, les cheveux au vent, qui prédomine. Donnez-nous du sang, de la sueur, du bruit et de la fureur : c’est l’essence même de ce type de musique. Car en somme, 'La vie est une fable, racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien'.