Grâce à trois albums de bonne facture Presto Ballet a trouvé sa place dans ce créneau de rock progressif très marqué par les années 70. C'est un album de référence qui manque à la discographie du groupe emmené par Kurdt Vanderhoof. Ce quatrième disque, Relic Of The Modern World, s’avère d’emblée différent des trois prédécesseurs par ses changements au chant et à la batterie avec les arrivées de Chuck Campbell et Gus G et dans la volonté affichée par seulement cinq titres d’aller à l’essentiel.
On comprend d’ores et déjà que c’est "Relic Of The Modern World" et ses près de vingt minutes (plus long titre jamais écrit par Presto Ballet) qui constitue la substance de ce disque. Avant de s’immerger dans ce morceau il faudra passer par trois titres puissants et directs.
"The Chemical Age", "Watching The Radio" et "Broken Toys" sont trois hymnes mélodiques aux larges plages instrumentales qui perpétuent un héritage glorieux avec force clavier vintage et guitares tranchantes. L’arrivée de Chuck Campbell ne vient pas bousculer l’édifice Presto Ballet et son timbre reste très familier des chanteurs ayant officié au sein de la formation. Aucune révolution donc dans ce début d’album parfaitement exécuté et emprunt de la magie initiée par les souverains du genre, Kansas et Deep Purple principalement.
L’interlude au piano "Prelude To Farewell" est la rampe de lancement au dantesque "Relic Of The Modern World" qui déboule sans temps mort. Le morceau est varié et séquencé en cinq parties qui s’enchainent avec une réelle cohérence. Le pari de composer un morceau épique et très progressif est donc sur ce point exigeant parfaitement relevé.
C’est la performance de Chuck Campbell qui va faire que "Relic Of The Modern World" ne sera pas qu’un morceau de Presto Ballet parmi d’autres. Celui-ci se révèle être à cette occasion un chanteur complet et à l’aise dans une grande variété de textures, qu’elles soient heavy ou plus intimes comme dans les passages acoustiques. C’est l’association de cette richesse de composition et de la mélodie vocale de Campbell qui fait sans doute de « Relic Of The Modern World » le meilleur morceau jamais joué par Presto Ballet.
Ce nouveau disque redonne des couleurs à un groupe qui a été moins marquant à l’occasion de ces deux derniers albums. Le recrutement de Chuck Campbell est l’argument qui peut donner envie à ceux qui pensent que le groupe refera éternellement le même album de revenir dans le giron des américains. Relic Of The Modern World n’est probablement pas un chef d’œuvre mais avec trois premiers titres très solides et un final magistral il est le meilleur album de Presto Ballet.