Splinter est un jeune groupe hollandais qui, après deux EP que certains disaient prometteurs, nous présente ici son premier album. Ce dernier a la particularité de se présenter comme un recueil de pistes n’étant pas à l’origine prévues pour être réunies. Handicap ou révélation ?
Sortir une compilation avoir d’avoir enregistré un seul album était osé. Ils l’ont fait et ils s’en sont en plus sorti avec brio. Aucune réelle incohérence ne se fait ressentir bien que les pistes se suivent sans se ressembler.
Splinter jongle habillement entre un rock progressif proche de Spock’s Beard et un métal progressif où plane l’ombre du live « A Change Of Season » de Dream Theater.
Voilà un mélange qui ne manquera pas d’en interesser plus d’un, sachant que l’exécution est sans faille, que l’alternance de passages techniques et passages harmonieux paraît presque idéale et que les échanges entre instruments sont fluides et précis.
Les parties instrumentales représentent d’ailleurs à mes yeux le point fort de cette jeune formation. Le clavier nous gratifie de nombreux solos et de plusieurs petites fioritures au piano qui m’ont parfois fait penser à Jordan Rudess. La guitare se déchaîne pour nous offrir des moments mélodieux intenses qui ont fait autrefois la force de Dream Theater. La batterie et la basse réalisent un travail rythmique interessant. Mon seul reproche viendrait du chant, un peu terne comparé à la musique délivrée et parfois déroutant sur certains exercices polyphoniques.
Pour un début, il est ainsi indéniable que « Splinter » a un sacré potentiel et une personnalité bien trempée. Au vu de la marge de progression qu’ils ont, la note peut paraître un peu en déça de ce qu’ils mériteraient.