Les Français de King Of Paradise nous pondent leur premier album. Un opus dans lequel Rock et Electro se mélangent dans un agrégat qui, s’il peine un peu à surprendre, n’en est pas moins relativement agréable et varié. Car au delà de ce mariage entre Rock et sons électroniques modernes, c’est une foultitude d’ambiances et d’univers musicaux qui se télescopent sur ce “Thank UK”. De la Pop, du Métal, de la Dark-Wave et parfois quelques touches exotiques. La variété est bien un des éléments marquants du groupe car, outre la diversité de styles musicaux, King Of Paradise possède 3 chanteurs en son sein. Ou plutôt, deux chanteuses et un chanteur, tous œuvrant dans des registres assez différents.
Mais cette variété, ne fait pas mouche à chaque fois. Aux côtés de titres opérants, à l’image du nonchalant “Last Hope Train” aux accents New-Wave, ou bien de “Gramophone” et son intro typée Intelligent Drum’n bass qui débouche sur un refrain que Kim Wilde n’aurait pas renié, il reste beaucoup de morceaux qui pèchent au niveau du relief et de la puissance. La faute en incombe principalement à des guitares un peu trop molles et à des mélodies qui manquent d’efficacité. Ainsi, des titres tels que “Little Medusa”, “Thanks UK” ou bien le mollasson “Groove From Hell” s’écoutent-ils distraitement sans susciter une quelconque émotion.
Le chant s’avère également perfectible. Si la présence des deux voix féminines est un réel atout, notamment du fait de leur registre particulier, l’osmose avec la musique est parfois un peu limite. Quand au chant masculin, s’il apporte un contre-poids appréciable qui permet de mettre en valeur les interventions d’Ellen Jenny et de Crystal Clare, il manque quant à lui d'un peu de personnalité.
Il y a tout lieu de penser que ces petits défauts devraient pouvoir s’atténuer voire disparaître avec le temps, notamment si le groupe a l’opportunité de faire un peu de scène pour se forger une complicité plus forte. Il reste à savoir si King Of Paradise continuera à explorer toutes les facettes musicales qu’il effleure ici, ou bien s’il se décidera à emprunter un chemin mieux défini. Il serait par exemple intéressant de les voir approfondir une fusion des univers de LTJ Bukem et de la New-Wave allemande des années 80. Le résultat pourrait être ensorceleur.