Fraîchement désigné meilleur nouveau groupe aux Classic Rock Magazine Music Awards à Londres, le trio australien voit L.A., sa première œuvre parue en 2009 faire l'objet d'une nouvelle distribution. Il n'était jusque là disponible que dans leur pays d'origine. Ce mini album présente tous les atouts qui caractériseront "Spaces In Between" leur premier album de 2011. Le stoner-grunge-rock proposé s'appuie sur des rythmiques basse/guitare bien grasses et rocailleuses respirant la sueur et la suie ainsi qu'un chant granuleux et légèrement voilé qui rappelle souvent Alice In Chains. La musique est comparable à ce que peut faire Queens Of A Stone Age, Soudgarden ou encore Pearl Jam. Les influences sont très repérables pour qui connaît le stoner-rock et sa variante grunge.
Les frère Brown – Michael au chant et à la guitare, Leigh à la basse et au chant – accompagnés par Andre Wise à la batterie réalisent une musique directe et roots qui pourra manquer d'originalité pour celui qui a baigné dans années 90. Elle bénéficie toutefois d'une saveur brute et d'un enthousiasme appréciable. Certains riffs ou refrains sont très accrocheurs ('End Of The Samourai', 'Don’t Forget My Name', 'All Look The Same') même s'ils ne sont pas immédiatement mémorisables. Le jeu de basse apporte la profondeur nécessaire à l'ensemble alors que l'orgue Hammond ou les chœurs de 'Get Free' véhiculent un peu d'une fraîcheur bienvenue dans cet âpre océan de sueur.
Il n'y a pas non plus de virtuosité ni d'envolées lyriques dans ces 7 titres qui s'enchainent très plaisamment. Mais on bénéficie de quelques soli bluesy bien sentis comme dans le titre final 'Sleep By The Fire'. La chaleur du désert australien n'est pas immédiatement palpable dans la musique de Tracer mais avec un peu d'imagination, on visualise presque le mineur ravagé par lacier ou le cow-boy transpirant sous un soleil moite. Ce heavy rock carré et assez simple porté par un chant vaguement éraillé et plaintif n'est jamais racoleur même si tout cela manque peut-être parfois d'ambition.
S'agissant d'un premier effort, ce L.A. est très encourageant même si Tracer a besoin de prendre son envol par rapport à des influences trop présentes. Le groove est là, tout comme l'envi,e et la distinction citée au début de cette chronique ne peut qu'encourager la jeune formation à persévérer et à trouver enfin son style.