Comédien et musicien Pascal Lambert nous propose avec "Plaisirs Capitaux" son premier album, un disque résolument inscrit dans la nouvelle variété française au style général assez dépouillé. Le chant, la guitare acoustique et les percussions s’y taillent la part du lion, parfois épaulés par un piano assez discret. Le chant évoque une combinaison entre Merlot et Mano Solo.
Soyons franc, l'amateur sera bien en peine de trouver quelque chose d'original dans cette galette. Tout au plus pourra-t-on s’attarder sur le touchant "Mon Amour Vole En Eclats" uniquement porté par un piano fort agréable même si le chant peine à fusionner avec la musique. La mélodie de "Mauvais Bougre" est également assez efficace et cette fois-ci harmonieusement couplée aux vocaux, même lorsque le phrasé renvoie par moment au premier album de MC Solar.
Si l'on est souvent très proche du convaincant ("Eluard Disait", "La Jolie", "Dans Les Yeux D’un Marin"), il manque un peu de rondeur, de liant pour que les morceaux fassent réellement mouche. Pour accompagner une musique que l’on peut qualifier globalement d’intimiste, de minimaliste, il aurait été judicieux que les textes et le chant contribuent plus encore à accompagner les mélodies et à se fondre en elles. On a le sentiment qu’une recherche un peu trop poussée de la phrase juste a pris le pas sur cet aspect. Et comme le chant manque encore parfois d’assurance et de fluidité, l’ensemble pèche parfois par défaut d’harmonie et de musicalité.
On en arrive à ce constat surprenant : les textes, empreint de tendresse et d’humour, sont très bien écrits. Les mélodies, même si elles ne sont pas très ambitieuses, tiennent bien la route. Pourtant l’ensemble peine un peu à séduire totalement. L'exception qui confirme la règle nous vient de "Dans Les Yeux D’un Marin" qui, si l’on fait abstraction de sa 'fin fantôme', nous révèle un résultat très abouti et équilibré.
"Plaisirs Capitaux" est à l'évidence traversé par un élan artistique palpable mais il est pénalisé par une technique vocale encore perfectible et un léger manque de cohésion. Il ne manque désormais pas grand-chose à Pascal Lambert pour nous faire chavirer dans le plaisir.