Au dos de la pochette de Until Eternity Ends figure un message, manière d'avertissement, afin de prévenir les fans d'Edge Of Sanity que ces quatre titres ne sont absolument pas un avant-goût de Purgatory Afterlow que les Suédois préparent alors, lequel reprendra là où Unorthodox était resté. A l'écoute de cet EP, le seul dans la carrière du groupe, on comprend aisément pourquoi celui-ci a jugé bon d'avertir ses aficionados. Comme on comprend les raisons pour lesquelles ces compositions, pourtant issues du même processus d'écriture que The Spectral Sorrows, n'ont au final pas atterri sur ce dernier.
Exception faite de "Bleed", du reste banal titre que chante le guitariste Andreas Axelsson et qui pourrait ressembler à ce que cela donnerait si Motörhead se mettait au Death Metal, Until Eternity Ends porte clairement la signature du Dan Swanö le plus mélodique, le plus progressif aussi, comme l'illustre l'intro de la reprise de Police (?), "Invisible Sun", qui n'est pas sans évoquer le Marillion période Misplaced Childhood !
De fait, bien que signé par l'ensemble du groupe, cet EP est plus un disque du propriétaire des studios Unisound que de Edge Of Sanity. Alors certes, ça ramone toujours pas mal les conduits auditifs, surtout quand Swanö use de ses growls profond dont il a le secret, mais que nous sommes loin de la violence exp(l)osée par les albums précédents, quand bien même Edge Of Sanity a, dès ses débuts, fait montre d'un souci mélodique qui l'a très tôt différencié de l'école Entombed/Unleashed/Grave. Emaillé par le chant clair de Dan, "Until Eternity Ends" et "Eternal Eclipse", excellents morceaux au demeurant, annoncent d'une certaine manière l'ère Crimson et plus encore sa suite tardive.
Bien entendu, 12 petites minutes c'est peu, d'autant plus qu'une moitié du maigre menu tient davantage de l'anecdotique que de l'indispensable. Reste qu'entendre chanter Swanö est un plaisir qui ne se refuse jamais !