Dans le petit monde des AOR freaks, tout le monde adore Pride Of Lions. Ce projet mené par Jim Peterik, ex-leader de Survivor, reprend les choses au moment où le mouvement avait le vent en poupe, disons entre 1985 et 1990. Cette unanimité répond à une demande nostalgique qui s'appuie aussi sur un conservatisme frileux. Résultat des courses, un premier album encensé partout, et un deuxième qui répète la même recette au riff près. Pourtant, comme tout cela manque de souffle... On comprendrait presque pourquoi la critique à la française aimait tant taper sur ce genre de produits il y a 20 ans.
Si les compos montrent un savoir faire respectable, aucune n'arrive à susciter une véritable magie, sans parler d'émotion. Les ballades non plus. Seul le refrain de "What Kind Of Fool" fait son petit effet. Tout ça sent le travail bien fait, mais incroyablement appliqué, à l'image de la voix de Toby Hitchkock, propre dans tous les sens du terme, bien calée stylistiquement entre deux voix de Toto, Fergie Federiksen et Bobby Kimball. Même la double grosse caisse (quelle audace...) dans "Born To Believe In You" manque d'énergie.
La qualité musicale (dans le groupe, tout le monde maîtrise sa partition) du disque n'est pas en cause. Mais ces refrains pur recyclage 80's, ces riffs de claviers répétitifs (qui préfigurent bien les séquences sorties de l'ordinateur pour la scène) sonnent vraiment trop aseptisés. Les plus vieux pourront aussi goûter un hommage au fameux morceaux de John Miles, "Music", grand tube international au milieu des années 70, intitulé "The Gift Of Song". Gentil...
Et ne comptez pas sur les textes pour sortir du cliché : on nage en plein cours de catéchisme. Quelques titres : "The Courage To Love Somebody", "Letter To The Future", "Man Behind The Mask"... On croirait lire le devoir d'anglais de votre petite soeur...