A l'écoute de cet album une question vient tout de suite à l'esprit : comment une maison capable d’avoir d'excellents groupes dans son catalogue tels Rick Miller peut-elle enrôler des combos comme Roz Vitalis ou Batisfera, chroniqué par ailleurs dans nos pages ?
Le travail de composition fait par le multi-instrumentiste russe Yvan Rozmainsky n'est pas à remettre en cause. "Patience Of Hope", par exemple, fourmille d’idées intéressantes et d’associations aussi surprenantes qu'elles sont cohérentes. En effet, mettre dans un même panier des instruments orientés rock comme l’Hammond, la guitare électrique, la basse ou la batterie avec des flûtes, accordéon, vibraphone et harpe est plutôt risqué mais l'homme s'en sort plutôt correctement. Par contre l'album est desservi par une prise de son à la limite de l’amateurisme, bourrée de souffle jusqu’à entendre de temps en temps des chocs sur les micros ( The Unfading Song (The Loving Version)).
Louvoyant en grande majorité dans un space-rock instrumental doublé d’improvisations jazzy, la musique de Roz Vitalis fait finalement penser à du sous-Oldfield et elle ne sort que très rarement de la catégorie musique de chambre. Si le titre éponyme et Touching Upon The Mystery sont ceux qui paraissent les plus rock, ils ne peuvent pas cacher la forte orientation classique de l’ensemble.
Désorientant sur la forme, mal produit sur le fond, "Patience Of Hope" fait le grand écart entre deux styles que la formation n'arrive pas à concilier. Cette galette fait plus penser à des séances de créations et de tergiversations qu’à un album finalisé. Dommage.