Tel un métronome, Helloween revient à intervalles réguliers, mettant un peu plus de deux ans entre chaque sortie d'album. "Straight Out Of Hell", son 14ème album, nous arrive avec un line-up désormais stabilisé depuis 2005. Pour information, le groupe a travaillé avec Charlie Bauerfeind dans le studio du chanteur Andi Deris à Tenerife.
Vivant sur ses acquis et une reconnaissance glanée auprès d'un public renouvelé depuis quelques années, la bande de Michael Weikath propose un disque de heavy speed métal avec son lot de titres rapides, de morceaux plus posés et la ballade habituelle. L'écriture des compositions est essentiellement le fruit d'Andi Deris et du guitariste Sascha Gerstner, ce dernier montant toujours en puissance devant un Michael Weikath peu prolixe ces derniers temps. Chacun d'eux amene de très bons titres mais aussi des titres légèrement plus en retrait. Après tant de disques, il est logique que l'inspiration et l'originalité fassent parfois défaut.
Sur ses cinq chansons, Andi Deris s'en tire plutôt bien. Avec "Nabataea", un long morceau heavy aux couleurs progressives et "Live Now!", aux allures de single avec son refrain efficace, il trouve la bonne formule entre mélodie et puissance. Les titres sont parfaitement adaptés à son chant, parfois proche de la rupture lorsqu'il pousse dans les aigus. Par contre "Waiting For The Thunder " et "Make Fire Catch The Fly" sont assez bateau. Ils sont certes bien faits, mais sans accroche particulière et surtout Deris a tendance à trop forcer sa voix, la rendant nasillarde. Enfin "Wanna Be God" démarre bien mais à cause d'une trop courte durée, elle donne une impression d'inachevé très décevante.
Si Weikath est en retrait, il signe tout de même avec "Burning Sun" un single efficace, typique du style Helloween des débuts avec des riffs et soli rapides mélodiques. S'il n'y a certes rien de bien nouveau, ce genre de titre a toujours autant d'impact. "Years" est en cran en dessous niveau originalité malgré un refrain de qualité et une mélodie entêtante. Légèrement symphonique, il permet au moins à Andi Deris de proposer une bonne prestation où il n'a pas besoin de forcer sa voix.
Quant à Gerstner, il confirme un certain talent d'écriture. Si "Asshole", aux paroles provocatrices, propose du bon métal mélodique tout comme "World Of War", plus speed et à la mélodie irrésistible, on pourra juste regretter sa ballade, "Hold Me On Your Arms", bien trop prévisible et longuette, plombant un peu le cœur de l'album.
Avec "Straight Out Of Hell", Helloween propose donc un album typique du groupe dans lequel le bon surclasse le moins bon. Mais attention ! Si la recette du groupe fonctionne toujours, il est sans doute temps pour cette formation de bousculer un peu la routine sous peine de tourner en rond.