Les français d'Asylum Pyre - "Le bucher de l'Asile" - présentent cette année leur deuxième effort "Fifty Years Later", album très attendu, voire surveillé après le succès de son premier effort. Soulignons que le groupe a non seulement remanié son line-up - son batteur Emeric Arnaudeau s'est vu remplacer par Vince Kreyder et la sublime chanteuse à la voix lyrique Carole Alcantara a laissé sa place à la délicieuse Chaos Heidi (ex Whispering Tales) - mais il signe aussi son premier album chez un label.
Outre l'artwork, signé par Alexandre Chaigne, dans la lignée du premier opus "Natural Instinct?", symbolisant à nouveau la symbiose entre les Hommes et dame Nature, ce nouvel album se caractérise par une grande facilité d'écoute. Jouissant d'une réalisation artistique nette, puissante et lourde, l'album n'y va pas par quatre chemins pour affirmer son identité modernisée. Le son des guitares a été légèrement revu, mais les compositions sont bien propres au groupe.
Chaos Heidi met fin aux chants entièrement lyriques. Sa voix puissante, passant des aiguës aux graves très naturellement, s'intègre parfaitement à la musique, comme illustré sur 'Just Before The Silence' et 'These Trees' s'essayant même au registre de sa prédécesseure sur 'The Herd'. Les refrains sont accrocheurs, faciles d'écoute et très mélodiques, restant en tête dès les premières écoutes à l'image de 'Any Hypothesis' (où certains éléments épiques viennent se mêler aux ambiances, accords aux piano et clavier discrets mais efficaces), 'Against The Sand', ou encore 'The Frozen Will'. Examen de passage doublement réussi pour la chanteuse, qui offre également un beau duo avec Johann sur 'Fisherman's Day'. Les louanges sont modéré par un seul bémol sur la fin de 'Any Hypothesis', où la surenchère et la multiplication des détails vocaux font de la dernière minute quelque chose de plutôt hasardeux.
L'image symphonique qui colle au groupe doit être nuancée tant le mélange de sonorités est varié. Ainsi touve-t-on des éléments de Progressif, Symphonique et de Power/Speed Metal disséminés tout au long de ce "Fifty Years Later". Chaque style est maîtrisé et proprement restitué en surface pour finalement fusionner aisément sans faute de goût.
Deux balades marquent l'album, notamment le titre éponyme aux arrangements, harmonies de voix et ambiances superbement réalisés. Tel un point d'orgue clôturant l'oeuvre, une rêverie cavaleresque, le groupe prouve aussi son aisance à composer des titres longs, comme par le passé, ponctués par de nombreuses variations, comme sur 'Any Hypotheses' et 'Just Before The Silence'.
Avec ses 48 minutes ponctuées tantôt par de gros riffs épais, tantôt par des mélodies légères, "Fifty Years Later" promet à tout amateur du style de passer de très bons moments. Le groupe a profité du passage de l'auto-production au label Massacre Records pour confirmer tout le potentiel entrevu avec "Natural Instinct?". Vivement le prochain...